Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Frank Leboeuf: « La comédie, j’ai toujours voulu faire ça! »

- ALEXANDRE CARINI

Du haut de son mètre quatreving­t-cinq, son dos grince un peu. Mais à 49 ans, Frank Leboeuf a conservé une silhouette sportive de bon aloi, à l’heure de se produire dans Ma belle-mère et moi… Ce soir, au théâtre Robinson de Mandelieu c’est complet. Comme quoi, on peut raccrocher les crampons, et tenir son rang sans glisser sur les planches. « Le théâtre, c’est une nouvelle histoire, et je m’éclate, confirme l’artiste au crâne rond et lisse comme un ballon. Pendant deux ans, après ma retraite sportive, je n’ai pas travaillé mais je me suis fait chier . Je n’allais pas jouer au golf toute ma vie!». Avec la pièce qu’il a écrite et produite, l’ancien libéro de l’équipe de France déclenche même les fous rires du public alors qu’il ne pouvait se permettre une telle hilarité sur le pré rectangula­ire! «Cette comédie est la suite de ma première pièce, jouée plus de 680 fois. Un drame ça ne remplit pas les salles car personne n’a envie de ça en ce moment. » Et puis le Boulevard, comme un clin d’oeil à sa tendre mémoire. Car avant même d’enfiler un short de footballeu­r, le petit Franky rêvait d’endosser le costume de l’acteur. «Enfant de la balle » à Saint-Cyr (son père y animait une école de foot), blotti contre sa mère pour regarder Au Théâtre ce soir. «En réalité, je retourne à mes premières amours car j’ai toujours voulu faire ça… » Finalement, les footings avec son chien dans la garrigue conduiront Leboeuf sur le chemin des stades plutôt que dans le hall des spectacles. Jusqu’à cette deuxième mi-temps, qui n’en est que plus belle. «C’est une vraie passion. Avant une représenta­tion, je n’ai pas le trac mais je ressens une forme d’anxiété. Pas par peur des spectateur­s, plutôt par l’envie de bien faire». Pour son nouveau métier, Frank a suivi un entraîneme­nt de haut niveau : un an et demi de cours chez Lee Strasberg à Los Angeles. L’Actor Studio, comme De Niro ! Pas suffisant pour que les gens du cinéma déroulent le tapis rouge à cette ex-vedette de la verte pelouse. À croire que le Septième art ne peut intégrer un ancien n°18 dans son équipe. Rien à foot ? «Je viens de signer pour un film anglais, tourné en Italie. Mais je n’ai pas de propositio­ns en France, malgré quelques castings. De toute façon, je n’ai pas le temps ! », tacle l’ancien défenseur. Avec son compère toulonnais Nicolas Vitiello, Frank signe une nouvelle pièce pour 2018, avec une tournée prévue jusqu’en juin 2020. Alors difficile de caser des rôles sur grand ou petit écran, même s’il a fait une (brève) apparition dans… Koh Lanta 2012 (équipe de sportifs). Figuration? « J’avais eu un accident de voiture deux mois avant, très mal au dos et, dès la première épreuve, je me suis fait labourer, justifie le deuxième éliminé. Mais j’adore cette émission même si ce n’est pas le meilleur qui gagne. Il y a le dépassemen­t de soi, mais aussi toute la panoplie de l’être humain, basse faiblesse comme extrême bonté. » On évoque son enfance varoise, et il nous fait un sketch impayable avec l’accent, «que j’essaie d’effacer, sauf dans le Moscato show » .Finalement, il n’y a que sur les terrains qu’il n’était pas comédien ! Ma Belle-mère et moi - 9 mois après. Spectacle du 10 août reporté pour raison de sécurité à aujourd’hui, dimanche 13 août, à 21 heures.

Sur la défensive ou meneur de jeu ?

Au théâtre ? Meneur de jeu ! J’ai le rôle principal mais je suis le clown blanc.

Planches ou pelouse ?

Les planches. Je suis trop vieux pour la pelouse, sauf pour le golf à Mandelieu !

Libéro ou libéré ?

Libéré d’une discipline de vie durant vingt ans, alors que je peux boire un verre de rouge avant une représenta­tion.

Barthez ou Kojak ?

Ah ! Ah ! Ah ! Kojak (Telly Savalas) car je suis fan de Friends et Jenifer Aniston, sa filleule.

Actor Studio/Méthode Coué ?

Un peu des deux. L’Actor Studio pour la base, mais le théâtre se résume en un mot : sincérité.

Leboeuf ou grenouille ?

Ah mon nom, pas facile à porter… Je dirais plutôt tortue, car j’ai toujours couru à point !

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? Contrairem­ent aux apparences, au foot comme au théâtre, Franck Leboeuf n’est pas habitué à rester dans les tribunes. Il sera au centre du jeu, ce soir, sur les planches du théâtre Robinson à Mandelieu.
(Photo Patrice Lapoirie) Contrairem­ent aux apparences, au foot comme au théâtre, Franck Leboeuf n’est pas habitué à rester dans les tribunes. Il sera au centre du jeu, ce soir, sur les planches du théâtre Robinson à Mandelieu.

Newspapers in French

Newspapers from France