En , le séjour beaussetan du capitaine Bonaparte
Du août au septembre , l’État-major du général Carteaux, commandant de l’armée républicaine en route pour Toulon, prend ses quartiers dans la plus belle maison du village, lieu-dit Le Château (Maison des frères). Son propriétaire, Joseph Segond de Sèderon, est parti en « émigration ». Pour l’armée de Carteaux, unité d’élite baptisée Légion des Allobroges car formée de Savoyards et d’Alpins, il convenait de préparer la prise de Toulon contrôlée par les contrerévolutionnaires et leurs suppôts anglais et espagnols. Comme il était d’usage à l’époque, les habitants ont dû loger et nourrir cette troupe de hommes qui venait d’étriller les contrerévolutionnaires d’Avignon et de Marseille. Alors que les sous-officiers et les soldats sont envoyés dans les granges et les remises, les officiers sont hébergés chez les particuliers.
Bonaparte y révèle son génie militaire
C’est ainsi que le capitaine Bonaparte et son frère Joseph sont logés au N° de l’actuelle rue Pasteur, dans la maison réquisitionnée du médecin Jean-Baptiste Dalmas. On dit que c’est au Beausset, lors de l’élaboration du plan d’attaque de Toulon, que Bonaparte aurait révélé pour la première fois son génie militaire. Nommé chef de l’artillerie après la blessure du commandant Donmartin, le jeune homme prend une part décisive dans la libération de Toulon ; d’où sa fulgurante promotion au grade de général et son envol vers la gloire. Auparavant, Ollioules avait été reprise permettant au général Carteaux de transférer son QG au château de Montauban, point névralgique dominant la rade. Au Beausset, bourgade de âmes promue siège du District du Var en lieu et place de Toulon la traîtresse, rebaptisée « Port la Montagne », on imagine l’atmosphère : mouvements perpétuels de troupes, allées et venues de citoyens allant au District, transfert de suspects vers la prison (située au N° de la rue Portalis), prisonniers entassés dans l’église... Tout cela dans un tohubohu constant d’attelages, de chevaux montés, de patrouilles, de cris et d’exclamations.