Vertical (Édition française)

GRAND CAPUCIN (3838 m) — O Sole Mio

ED- / 6b (6a+) / 280 m (sans le socle) Ouvert les 21 et 22 avril 1984 par Michel Piola et Pierre-Alain Steiner

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Y est-il plus bel emblème de la grimpe dans le massif du Mont-Blanc que le Grand Capucin ? Ce formidable monolithe niché dans la Combe Maudite offre des envolées granitique­s de haute voltige. Parmi les itinéraire­s qui le parcourent, tous sont de grande ampleur. La voie des Suisses est la plus empruntée, car la plus abordable. Légèrement plus soutenue, O Sole Mio offre une escalade homogène avec de superbes passages en fissure ponctués de quelques petits pas de dalle. O Sole Mio, titre d’une chanson traditionn­elle napolitain­e reprise par Pavarotti, est aussi évocateur de l’ensoleille­ment dont bénéficie cette voie.

PRATIQUE

O Sole Mio se situe à l’extrême gauche de la face sud du Grand Capucin. Si elle ne fait que 280 m soit 9 ou 10 longueurs (possibilit­é de doubler L3+L4), tenter l’affaire à la journée depuis la benne est une entreprise risquée. À moins d’être une cordée bien affûtée, il y a de fortes chances pour que la journée se termine par un bivouac dans les toilettes de l’Aiguille du Midi — assez confortabl­e, mais guère bucolique. Une stratégie plus prudente serait de dormir dans la Combe Maudite, dont la platitude est propice au plantage de tente. De plus, il serait dommage de manquer le délicieux spectacle d’un coucher de soleil sur le Grand Capucin. L’approche est plus courte en partant de Torino (1 h au lieu de 2 h depuis l’Aiguille du Midi). Pour accéder au départ de la voie, deux options sont possibles : soit remonter le couloir de neige entre le Grand Capucin et le Trident (couloir des Aiguillett­es), soit attaquer la face sud du Grand Capucin au plus bas et remonter le socle rocheux en ascendance vers la gauche jusqu’à rejoindre les terrasses de départ d’O Sole Mio. Cette deuxième option présente l’avantage d’éviter la rimaye souvent problémati­que, et d’offrir quelques mètres supplément­aires de grimpe facile. La voie s’attaque le pilier à gauche du dièdre de la voie des Suisses. Le passage le plus dur ( du moins en cotation) de la voie est un mur à réglettes en 6b+, mais relativeme­nt court et équipé. Le vrai challenge se trouve plutôt dans les longues – et magnifique­s — envolées en fissure, notamment celle de L3. Pour retrouver le plancher des vaches, on peut redescendr­e en rappel dans la voie si on a laissé du matériel au pied, sinon il vaut mieux emprunter une des lignes en face sud pour revenir au pied du socle, comme la ligne de l’Echo des Alpages (nombreux relais dans la face, 2 x 60 m conseillés).

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