Témoignage – Amandine et la spiruline des volcans
La spiruline, vous connaissez ? Amandine a découvert ce concentré de nutriments il y a quatre ans. Passée de l’accompagnement de personnes psychotiques à un quotidien d’agricultrice, elle produit ses paillettes « magiques ».
UN « RETOUR À LA TERRE »
Dès l’adolescence, poussée par une envie de contact et d’aide à la communauté, Amandine se tourne vers un bac médico-social. Durant douze ans, elle travaille dans diverses institutions d’auvergne avec des personnes autistes et psychotiques et passe une année au Maroc, auprès d’enfants autistes. Quand elle décide de se réorienter et d’opérer un « retour à la terre », sa première idée est naturellement d’ouvrir une ferme pédagogique avec son compagnon, Vincent, pour intégrer les valeurs d’accompagnement qui leur sont chères.
UN ALIMENT À VISÉE HUMANITAIRE
Mais en 2014, alors qu’elle termine sa formation agricole, une rencontre dans une foire vient bousculer les plans de départ. « Nous sommes tombés sur un stand de spiruline, raconte la jeune femme. Vincent connaissait,
Au coeur des volcans d’auvergne, à Villargeat, Amandine Soyez règne sur les 400 m2 de bassins de sa ferme de spiruline. Une charlotte sur les cheveux, en tête à tête avec la crème verte qui prend vie dans l’eau qui l’entoure, la jeune femme est très loin du quotidien qui était encore le sien il y a seulement cinq ans.
car sa soeur est végétarienne et en consomme. Mais à l’époque, on en parlait beaucoup moins. » Curieux, Amandine et Vincent font des recherches sur cet aliment d’un nouveau genre. « J’ai découvert la dimension humanitaire de l’utilisation de la spiruline pour combattre la malnutrition. » De par ses qualités nutritives exceptionnelles, des institutions comme L’OMS ou L’ONU encouragent la culture de cet aliment super concentré dans les pays en voie de développement pour l’intégrer à leurs plans de lutte contre la malnutrition.
NI VÉGÉTALE, NI ANIMALE
« En fait, elle n’est ni végétale ni animale, détaille Amandine. C’est une cyanobactérie qui fait partie des premières formes de vie sur Terre. » Durant la saison, d’avril à octobre, l’agricultrice ne ménage pas ses efforts et s’active dès l’aube. Seule, elle prépare la mise en eau en créant un écosystème favorable à la spiruline, elle ensemence les bassins, veille à activer les systèmes de brassage, surveille le développement et la concentration de la cyanobactérie puis procède à la récolte, avec une pompe. « À cette étape, on dirait une sorte de faisselle verte. Ensuite, je presse pour en faire des galettes qui ressemblent alors plutôt à de la pâte à modeler. J’utilise un poussoir afin de réaliser de longs spaghettis qui seront séchés à basse température puis cassés à la main pour les transformer en paillettes. » La pédagogie, le partage, l’entraide… voilà ce qu’elle a toujours recherché. Amandine les retrouve aujourd’hui dans cette communauté qui s’est formée autour de celle que l’on appelle l’algue bleu-vert.
“J’ai découvert la dimension humanitaire de l’utilisation de la spiruline pour combattre la malnutrition, et cela m’a décidée à me lancer !”