Vivre Côté Paris

PAYSAGES FANTASMÉS

- « PAR Virginie Bertrand

Les paysages d’Alice Grenier-Nebout sont des jardins d’Éden nous guidant vers une écologie attirante.

CLAIRIÈRE, SOUS-BOIS, JUNGLE… LES PAYSAGES D’ALICE GRENIER-NEBOUT SE DÉPLOIENT EN JARDINS D’ÉDEN. DENSITÉ DE LA FLORE, PRÉSENCE DES ANIMAUX, RAYONNEMEN­T DE LA LUMIÈRE, INTENSITÉ DES COULEURS ENTRAÎNENT, DANS UNE VISION HYPNOTIQUE D’UN PARADIS PAS TOUT À FAIT PERDU, VERS UNE SENSIBILIS­ATION TRÈS ATTIRANTE À L’ÉCOLOGIE.

Dans ma dernière série sur les forêts, l’homme est moins présent. J’ai voulu mettre en avant la force suprême des arbres. C’est une revendicat­ion sans en être une, j’aimerais que les gens à travers l’art s’interrogen­t sur ce qui est en train de disparaîtr­e, la faune, la flore. Sur la toile, je crée une communauté parfaite entre l’homme, les animaux et la nature. » Par son approche de la matière, son alternance entre des touches épaisses, non finies, posées comme des éclats et des traits plus légers, en transparen­ce, les fougères se font caresses, les pollens voltigent, les ombres attirent. Très tôt, Alice Grenier-Nebout s’imagine des mondes qu’elle dessine à la craie sur les trottoirs quand elle attend sa mère actrice ou son père cameraman. Sa première rencontre décisive avec la peinture, elle l’a eue quand elle partait en vacances avec lui au bord des grands lacs canadiens. « Il m’avait construit un radeau et j’ai peint directemen­t sur le bois, entourée de cette nature majestueus­e. De ce moment, il demeure un sentiment onirique. » Auprès de sa grand-mère céramiste, elle s’initie à la terre, à l’émail. « À 15 ans, je savais que je voulais faire les Beaux-Arts à Londres ou à New York, j’avais envie de sortir de Paris. » Elle intègre la célèbre école anglaise Central Saint Martins. « J’ai commencé à travailler la toile comme on ferait un potager, en mettant les mains dans la terre, je mélangeais le gesso – matière servant à préparer les fonds – à du sable puis j’utilisais des pastels. Je n’aimais pas la réalité, j’essayais d’en sortir, de créer des décors qui emmènent ailleurs. » En émerge, entre autres, Le Jardin des Délices, un grand format qui lui vaudra son diplôme avec les honneurs et sera immédiatem­ent acheté par un collection­neur chinois. Aujourd’hui ses oeuvres gagnent encore en vibrations. « Je suis pour l’instant totalement éprise de l’indigo qui constitue la base. J’ai aussi troqué l’acrylique, le pastel sec pour le gras qui me permet d’ajouter des pointes de velours sur l’huile. Le tableau gagne en respiratio­n. Je suis subjuguée par le rayonnemen­t de la nature.

J’ai allégé mon écriture et je m’allège aussi ». Alice Grenier-Nebout est représenté­e à la galerie Exit Art

Contempora­in où aura lieu sa troisième exposition en octobre.

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1. Celestial Voices, techniques multi-médium, acrylique, huile et pastels, 130 x 80 cm, 2017. 1. L’artiste Alice Grenier-Nebout, photograph­iée portant une chemise brodée main sur le thème du voyage de la marque Kilometre.Paris, créée par Alexandra Senes. Récemment diplômée du Central Saint Martins College à Londres, elle a choisi la peinture comme médium privilégié et la nature comme inspiratio­n majeure dans une nouvelle osmose avec l’homme.
1. 1. Celestial Voices, techniques multi-médium, acrylique, huile et pastels, 130 x 80 cm, 2017. 1. L’artiste Alice Grenier-Nebout, photograph­iée portant une chemise brodée main sur le thème du voyage de la marque Kilometre.Paris, créée par Alexandra Senes. Récemment diplômée du Central Saint Martins College à Londres, elle a choisi la peinture comme médium privilégié et la nature comme inspiratio­n majeure dans une nouvelle osmose avec l’homme.
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