Transport maritime dans le viseur de l’Europe
Au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre des navires sont dans le collimateur du Parlement européen. Une proposition de réforme prévoit ainsi d’intégrer le transport maritime dans le système européen d’échange de quotas d’émissions à partir de 2023. Une proposition qui fait des vagues, forcément. Jusqu’alors, la Cop 21 n’incluait pas le transport maritime dans les objectifs de réduction de ces émissions. L’Organisation maritime internationale (OMI) avait en contrepartie décidé de lancer un processus en trois étapes : collecte des données pour connaître les quantités de CO2 émises par les navires, adoption d’une stratégie provisoire en 2018 puis d’une stratégie révisée à l’horizon 2023 avec un calendrier sur du court, moyen et long termes. Mais cet agenda est trop lent pour les Européens qui semblent douter de la volonté de l’OMI de faire un effort écologique. Au risque de brusquer les armateurs et de bloquer le processus à l’international. Il faut dire que l’enjeu environnemental n’est pas mince. La dernière étude de l’OMI, qui remonte à 2012, estimait que le transport maritime représentait déjà 2,2% des émissions mondiales. Un ratio qui risque de grimper, d’après les projections, à 17% d’ici 2050. L’avenir du transport maritime mondial passe certainement par l’utilisation de sources alternatives au fuel lourd, peu coûteux mais extrêmement polluant et une adaptation de la flotte tout aussi onéreuse. En attendant, le Parlement devrait donner le « la » législatif et politique cet été.