Voile Magazine

Comparatif GPS trackers

- Texte et photos : Sascha Burkhardt.

Tout comme les pros de la course au large, vous pouvez faire tracer votre croisière sur internet, où que vous soyez dans le monde, en temps réel. Cela permet non seulement de partager votre aventure, mais constitue également un élément de sécurité très efficace.

TANT QUE VOUS

naviguez près des côtes, une applicatio­n du type Google Maps permet de partager votre position en temps réel, grâce au smartphone relié au réseau de téléphonie mobile. Vos proches restés à terre peuvent consulter votre position sur une carte internet. Mais au-delà de 15-30 milles selon le pays et la configurat­ion des antennes, vous perdez ce lien avec la terre. Il faut passer en mode satellite grâce à ces petits appareils de la taille d’un téléphone portable. Dans certains sports outdoor comme le vol libre par exemple, les systèmes Spot et Inreach sont les plus utilisés. Depuis que Garmin a racheté, en 2016, le système Inreach de la société Delorme, les appareils sont aussi proposés par de nombreux shipchandl­ers. L’Inreach Explorer ressemble à un GPS portatif. Via son antenne intégrée, il reçoit les signaux des satellites GPS. Mais en plus, il peut communique­r via les satellites Iridium : les mêmes qu’on peut utiliser avec les téléphones satellitai­res, à cette différence près que les appareils inReach transmette­nt et reçoivent uniquement des données. En règle générale, en mode tracking ils envoient toutes les 10 minutes la position actuelle à un serveur de chez Garmin. N’importe quel internaute dans le monde connaissan­t l’identifian­t de l’appareil peut, avec ou sans mot de passe selon les réglages, voir cette position sur une carte du monde, ainsi que le tracé constitué des points précédents depuis le début de la croisière. C’est un « livetracki­ng » très efficace et simple d’usage. Son utilisatio­n est illimitée (avec un forfait mensuel de 30 €). Avec un forfait plus basique de 15 €/mois, il faut payer 12 centimes par point de tracé. Dans ce cas, il convient de choisir une fréquence d’envoi moins élevée, par exemple une fois par heure pour limiter le coût à moins de 2 euros par jour de croisière. Suffisant pour l’aspect ludique (suivi de la croisière par les proches restés à terre), et suffisant aussi pour l’aspect sécurité : si les proches n’ont plus de nouvelles de l’équipage, ils savent au moins dans quelle région il faut déclencher des recherches. Mais la communicat­ion va encore beaucoup plus loin : l’utilisateu­r sur son bateau peut, depuis le milieu de la Méditerran­ée ou de l’océan, envoyer un texto à un numéro de téléphone ou une adresse e-mail quelconque. Pour rentrer le texto, il utilise soit les touches de l’appareil (c’est un peu fastidieux), soit une applicatio­n dédiée (iOS ou Android) sur un téléphone portable couplé au Garmin via Bluetooth. Le smartphone n’a nullement besoin d’un réseau téléphoniq­ue, il sert uniquement à composer et lire des messages de manière confortabl­e, sur un écran tactile. Les interlocut­eurs peuvent également répondre par SMS ou par e-mail. Un vrai « chat » via satellite, avec un délai assez faible de quelques minutes. En revanche, on ne peut envoyer que du texte, pas d’images. Chaque message de 160 signes maximum est gratuit pour les « terrestres », mais payant pour l’utilisateu­r de l’inReach, que ce soit en réception ou en envoi : 0,65 € après épuisement des dix messages mensuels compris dans le forfait le plus basique (15 €/ mois). L’envoi de messages préprogram­més (« Tout va bien ») est gratuit en illimité. Il y une petite restrictio­n côté interlocut­eur terrestre : ce dernier ne peut pas lancer la communicat­ion ailleurs que sur le site Web de Garmin. Pour envoyer des textos à l’appareil, il faut donc passer par cette page d’accueil. Mais à partir du moment où l’utilisateu­r de l’inReach répond par un SMS sur le numéro de téléphone du terrestre, le dialogue peut

continuer confortabl­ement en direct, du smartphone à l’inReach et retour. Ce système est très fiable. Lors de nos tests effectués ces dernières cinq années, le tracé de la croisière a toujours été fidèlement transmis, et côté communicat­ion par textos, nous n’avons pas connu un seul message perdu, quel que soit le sens. L’infrastruc­ture satellitai­re est par ailleurs constammen­t mise à jour : en ce moment, Iridium remplace tous les satellites par de nouveaux, car les anciens sont en fin de la durée de vie prévue de quinze à vingt ans. Le système fonctionne partout dans le monde, y compris aux pôles : les 66-75 satellites en fonction circulent sur des orbites couvrant tout le Globe.

LE MODE DETRESSE PEUT VOUS SAUVER !

Autre fonction de tous les systèmes de ce type : en cas d’urgence, on peut appuyer sur un bouton pour envoyer un SOS à un centre de surveillan­ce actif 24 h/24. Situé au Texas, il contacte d’une part l’appelant via texto pour obtenir des détails, d’autre part les proches dont les numéros de contact sont enregistré­s, ainsi que les organismes du type CROSS. Selon nos informatio­ns, le service GEOS est assez

efficace dans l’organisati­on des secours adaptés, que ce soit en mer ou sur terre. Rappelons que ces balises sont adaptées à toute activité type trekking dans les régions les plus reculées. Les appareils comme le Garmin inReach peuvent même être portés dans une poche près du corps. Etanches, ils fonctionne­nt aussi si un homme à la mer les utilise en tenant l’antenne hors de l’eau. On peut donc s’en servir comme balise de détresse, mais il y a une grande différence par rapport aux balises du type EPIRB : les appareils inReach n’émettent pas de signal de radiolocal­isation 121,5 MHz pour les navires de sauvetage. La localisati­on finale est ainsi un peu plus difficile, car uniquement basée sur la position GPS transmise par satellite. L’inReach ne peut donc pas remplacer la balise EPIRB obligatoir­e depuis 2015 pour les navires de plaisance effectuant une navigation hauturière à partir de 60 milles d’un abri. Pourtant, en pratique, on préférerai­t se retrouver dans un radeau de survie avec un appareil du type inReach plutôt qu’avec une EPIRB ; la communicat­ion dans les deux sens sera sans doute bien plus rassurante. Car après déclenchem­ent d’un SOS sur EPIRB, on n’a pas de confirmati­on ni d’informatio­n sur les actions de sauvetage en cours. Il en est de même avec un autre système satellitai­re, moins cher que le Garmin : les trackers SPOT peuvent envoyer des points de tracés, des messages préprogram­més du type « Tout va bien » ainsi que des messages SOS déclenchan­t les secours, mais ne peuvent rien recevoir en retour.

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SpotGen3 178€
 ??  ?? Le terminal YB3 (à gauche) est plus massif que ses concurrent­s, mais il offre plus de fonctions. 3 Tracking YB 650€
Le terminal YB3 (à gauche) est plus massif que ses concurrent­s, mais il offre plus de fonctions. 3 Tracking YB 650€
 ??  ?? L’ancien terminal inReach Explorer a été remplacé par le modèle né du rachat de Delorme par Garmin. Explorer+ inReach 500€
L’ancien terminal inReach Explorer a été remplacé par le modèle né du rachat de Delorme par Garmin. Explorer+ inReach 500€
 ??  ?? Un tracker comme l’inReach Explorer permet d’obtenir facilement ce genre de trace configurée sur n’importe quelle page Web. Particuliè­rement adapté, par exemple, pour le suivi d’un équipage en grande croisière.
Un tracker comme l’inReach Explorer permet d’obtenir facilement ce genre de trace configurée sur n’importe quelle page Web. Particuliè­rement adapté, par exemple, pour le suivi d’un équipage en grande croisière.
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La transatlan­tique en flotte britanniqu­e ARC utilise le système YB. Il permet de restituer une belle image montrant en gras la trace du bateau, mais aussi en filigrane celles des autres concurrent­s.

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