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Ranini Cundasawmy : Un bout de femme au mental d’acier
Ranini Cundasawmy fait partie de ces sportifs qui font flotter le quadricolore mauricien bien haut à l’international. Ce bout de femme, un tantinet timide, possède un mental d’acier. D’ailleurs, il faut bien du courage pour affronter les meilleures de sa discipline. Celle qui s’est distinguée lors des Championnats du monde de la World Muay Thai Federation en mars dernier, en ramenant l’or, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Si sa participation au World Kick Boxing Federation WKF en Argentine, en novembre prochain, est encore incertaine, Ranini ne baisse pas les bras pour autant.
Offrir un titre mondial à l’île Maurice dans une compétition de Muay Thai ! Ranini Cundasawmy l’a fait. Et cette victoire a un goût particulier pour la jeune femme : c’est grâce à la solidarité des Mauriciens et à des sponsors qu’elle a pu participer aux Championnats du monde de la World Muay Thai Federation ( WMF) à Bangkok en mars dernier. Son palmarès est tout simplement impressionnant. On retiendra de la longue liste de victoires et de médailles, le titre de championne du monde chez les moins de 50 kg et de vice- championne chez les + 54 kg en 2016 lors du championnat du monde, organisé par la WKF. L’année suivante, elle avait remis ça avec un titre mondial à Bangkok en brillant chez les moins de 46 kg ( Pro- Am) et aussi décroché la
médaille d’argent dans la catégorie des moins de 48 kg ( amateur). Pourtant rien ne présageait que Ranini Cundasawmy monterait un jour sur un ring et défendrait les couleurs mauriciennes. La jeune
femme avoue qu’elle a toujours été une grande timide. « J’étais une personne très réservée, je parlais très peu et j’avais peur de tout. J’avais beaucoup de mal à socialiser. Je me souviens que mon père adorait regarder des films de combat et c’est de là qu’est née ma fascination pour les sports de combat » . Si au début Ranini s’entraîne dans divers lieux en amateur, elle décide, avant de franchir le cap de ses 20 ans, de prendre part à des compétitions nationales et
internationales. Il a fallu le temps d’une rencontre, il y a maintenant onze ans, pour que sa vie prenne une tout autre tournure. Elle rencontre celui qui aujourd’hui est son mari et son coach, Patrick Cundasawmy. « Ma carrière a pris une tout autre dimension. Nous avons travaillé ensemble très dur pour que je puisse atteindre un niveau de compétition grâce à plusieurs sessions d’entraînement par
jour » . Ranini s’entraîne entre six à huit heures par jour pour préparer des compétitions internationales, suit un régime alimentaire, mais s’accorde aussi un peu de temps de repos pour récupérer. Les efforts ont payé après sa participation à des tournois qui l’ont menée à La Réunion, en Thaïlande et également en Italie où elle obtient, en 2014, sa première médaille internationale ( bronze) lors des mondiaux de boxe française. Ce fut pour elle la consécration de ses efforts. Cette grande timide se transforme lorsqu’elle est sur le ring. La peur elle ne la connaît plus. « Une bonne partie de ma préparation est dédiée au mental qui est un atout majeur lorsqu’on pratique cette discipline. On doit pouvoir faire abstraction de tout ce qui nous entoure pour pouvoir se concentrer » . Ce sport, loin d’être glamour, est pourtant pratiqué par de plus en plus de femmes. D’ailleurs, Ranini propose des cours gratuits aux femmes et aux enfants au Centre Social de Bambous. « Le Muay Thai n’est pas uniquement un sport de combat, c’est un sport qui forge le mental, vous donne confiance, et apporte surtout un équilibre dans votre vie » .
Lorsqu’on lui demande ce qui lui plaît dans le Muay Thai, elle nous répond instinctivement « c’est l’idée d’avoir le contrôle de son corps et de son mental car dans les sports de combat, tout est question de tempérament. Ce sport me permet d’extérioriser tout ce dont j’ai besoin » . Celle qui a fait plusieurs fois honneur à son île, dit ressentir une immense fierté de voir monter le quadricolore mauricien. « Ma dernière victoire en Thaïlande avait un goût unique. J’ai pu faire le déplacement grâce aux Mauriciens et c’était la meilleure façon de
leur dire merci » . Elle parle de l’île Maurice lors de chacun de ses déplacements et ne manque pas d’en montrer des photos aux autres athlètes. Ranini, avec l’aide de son époux, a animé au mois d’août un camp d’entraînement à l’intention des jeunes. Ce projet qu’elle avait en tête depuis de nombreuses années a finalement pu se concrétiser grâce à l’obtention de sa ceinture kru ( diplôme d’instructrice) obtenue au mois d’avril en Thaïlande. « C’était l’occasion pour moi de transmettre mes connaissances et de partager mon expérience avec les autres » , dit- elle. La prochaine étape : « peut- être une participation au WKF en Argentine, mais cela reste improbable car le déplacement est très onéreux. Je tenterais probablement ma chance aux Championnats du monde de la World Muay Thai Federation qui se tiendront l’année prochaine à Bangkok » .