A Marseille, le conseil municipal enterre le projet de grande mosquée
La communauté musulmane de Marseille n’est pas près de voir son projet de grande mosquée se réaliser. Et pour cause, le conseil municipal a voté, hier, la résiliation du bail du terrain destiné à sa construction (). « Le bail est caduc, le permis de construire est caduc, ce n’est pas la peine d’aller plus loin », a lancé le maire (LR) Jean-Claude Gaudin avant de mettre au vote le rapport qui portait sur la « résiliation du bail emphytéotique administratif conclu par la ville de Marseille au bénéfice de l’association La Mosquée de Marseille pour l’édification d’une mosquée ». Le Conseil français du culte musulman s’est dit, hier, « prêt à se mobiliser » pour faire redémarrer le projet. La municipalité a avancé plusieurs motifs pour cette résiliation, dont un terrain laissé à l’abandon et des problèmes de recouvrement de loyers. L’association, qui a cumulé trois ans de retard de loyers, soit euros, s’est toutefois engagée à régulariser sa situation d’ici à la fin de l’année. Une partie de l’opposition de gauche a voté contre la résiliation du bail, notamment la sénatrice socialiste Samia Gahli et l’écologiste Karim Zéribi. M. Gaudin s’est, en revanche, engagée à « faciliter » un éventuel futur projet, « si un jour la communauté musulmane veut ériger une grande mosquée ». « Nous vérifierons l’origine des fonds, nous vérifierons si c’est possible et, à ce moment-là, nous chercherons un terrain pour construire cela », a-t-il poursuivi.
1. En 2007, la ville avait consenti un bail de cinquante ans pour un terrain de 8 000 m² sur le site des anciens abattoirs, situés au nord de la ville, dans le 15e arrondissement. La première pierre a été posée en 2010, malgré des recours déposés par le FN sur des problèmes de parking et sur un loyer jugé trop bas – ce qui avait d’ailleurs obligé la municipalité à augmenter le montant demandé à l’association. Faute de financements et de divisions au sein de l’association porteuse du projet, les travaux n’ont jamais réellement commencé.Aujourd’hui, le terrain est à l’abandon et le bâtiment actuel, destiné à la destruction, n’est toujours pas rasé.