Monaco-Matin

Dynastie Kelly: la rame au coeur

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«Le prince Albert, comme tous les enfants de Monaco à un moment donné, a ramé. On les a tous en classe de 4e et, à l’époque, le jeune prince héréditair­e a ramé, il a fait plusieurs sorties. D’ailleurs si nous sommes ici [quai Louis-II], dans ces conditions-là, c’est qu’il aime beaucoup

l’aviron», rappelle d’emblée JeanFranço­is Gourdon pour confirmer la relation intime entre Monaco et cette discipline prisée des AngloSaxon­s. Le souverain aime tellement l’aviron que, samedi midi, il ouvrira les finales en position de n° 2 d’un 8, juste derrière… son cousin germain! John B. Kelly, neveu de la princesse Grace, sera en effet présent aux côtés d’une délégation américaine qui sera la première à fouler le Rocher dans le cadre d’une compétitio­n internatio­nale. Alors qu’il se murmure qu’un troisième rameur de choix se glissera dans l’embarcatio­n, il convient de revenir sur l’histoire d’amour de la famille Kelly avec l’aviron.

Henley ou le mythe vaincu

«Le père de la princesse Grace, un Irlandais immigré aux États-Unis, à Philadelph­ie, se lance dans la fabrique de briques. Parallèlem­ent, il cultive un culte du physique et trouve dans l’aviron un sport qui correspond», narre Jean-François Gourdon. Il lui correspond tellement qu’entre 1920 (Anvers) et 1924 (Paris), le champion décrochera trois breloques olympiques en or en skiff. Il essayera ensuite, en vain, de s’aligner sur la mythique course d’Henley. «On lui a répondu qu’il ne pouvait pas courir car il avait une usine de briques et que toute la journée

il se servait de ses bras. Et qu’en plus, pour venir à la course, il avait fait une levée de fonds aux EtatsUnis. Donc, qu’il était considéré comme un profession­nel», relate Jean-François Gourdon, sans être dupe de la vraie raison: les sujets de sa Majesté n’avaient pas le permis de… perdre. «Il a été très contrarié par cette aventure, poursuit le président de la Société nautique , et il a voulu convertir ses enfants à l’aviron. Il a commencé par la princesse. Ce n’était pas trop son truc et il a jeté son dévolu sur son fils John B. Kelly Jr qui, lui, a accroché, et est devenu un grand champion [médaillé de bronze en 1956, à Melbourne, ndlr].» Ce même fils qui lavera l’affront du père, plus tard, en remportant Henley. «Après les Anglais ont fait amende honorable et ont créé la course de la princesse Grace.»

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(©Philadelph­ieTempleUn­iversityLi­braries/Repro T.M.) Grace Kelly félicite son frère, John B. Kelly, en .

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