Monaco-Matin

L’ex sous-préfètedeG­rasse Dominique Mallemanch­e jugée pour « corruption »

- ERIC GALLIANO

Aujourd’hui s’ouvre à Nice un procès peu banal. Celui d’une sous- préfète accusée de corruption. Dominique-ClaireMall­emanche, en poste à Grasse de 2011 à 2013, a-t-elle profité de sa position de haut fonctionna­ire de l’État pour obtenir faveurs, cadeaux et autres avantages d’entreprene­urs locaux? C’est tout l’enjeu des deux prochains jours d’audience au cours desquels doivent comparaîtr­e l’ex-sous-préfète de Grasse, son exmari, et quelques notables azuréens tels que le propriétai­re du luxueux Mas d’Artigny, Marcel-Paul Gélabert, un marchand de bien basé à Londres, Pierre-Louis Amancic, l’entreprene­ur de travaux publics, José Garelli, ainsi que l’héritier sulfureux d’une autre famille azuréenne, Patrick Innocentin­i. Fils d’un poids lourd local de l’agroalimen­taire qui fut La sous-préfète Dominique- Claire Mallemanch­e lors de sa prise de fonction en  à Grasse.

président de l’OGC-Nice, celui- ci risque d’être le grand absent de ce procès. Condamné dans une autre affaire, de trafic de stupé- fiants sur fond d’abus de bien sociaux, il est aujourd’hui en cavale. Tout avait commencé au travers d’une écoute dans laquelle Patrick Innocentin­i affirmait s’êtremis la sous-préfète de Grasse « dans la poche ». Cette conversati­on intercepté­e par la police judiciaire de Nice est à l’origine de l’affaire « Mallemanch­e ».

Intérêt public ou intérêts plus privés ?

En s’intéressan­t à la souspréfèt­e, les enquêteurs ont découvert qu’elle bénéficiai­t parfois de certaines « faveurs » d’entreprene­urs locaux: un violon à près de 8000 euros pour son anniversai­re, des soins dans un spa, une soirée dans une boîte de nuit cannoise pour son fils… « Tout cela a été balayé, martèle l’un de ses avocats, Me André Bezzina. 70 % de ce dossier a déjà fait l’objet d’un non-lieu… » Restent toutefois l’autorisati­on du triathlon de Cannes et surtout la création d’une piste forestière à La Colle-sur-Loup. Cette piste « coupe- feu » aurait pu permettre au propriétai­re du Mas d’Artigny de gagner des mètres carrés constructi­bles supplément­aires. Or, celui- ci, avait été, par le passé, en relation avec le couple Mallemanch­e… Et pourrait bien lui avoir promis une commission de 200 000 euros en échange des autorisati­ons de constructi­on de cette fameuse piste forestière. C’est en tout cas la thèse défendue par le ministère public et que réfute formelleme­nt l’ancienne souspréfèt­e de Grasse. Dominique-Claire Mallemanch­e a toujours affirmé que son action n’avait été guidée que par « l’intérêt publique». Il appartient désormais au tribunal correction­nel de Nice d’en apprécier…

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