Monaco-Matin

Une leçon de longévité

A 70 ans, Bernard Boulle découvrait les 42,195 km. Aujourd’hui âgé de 77 ans, cet Antibois sera le doyen des participan­ts demain pour son 6e marathon, où il espère finir autour des 5 h

- ROMAIN LARONCHE

Son parcours est un exemple et peut-être une source d’inspiratio­n pour certains. Demain, Bernard-Boulle sera le doyen du marathon. A 77 ans, cet Antiboisd’adoptionva s’aligner sur sa 6e épreuve de 42,195 km. Une prouesse d’autant plus remarquabl­e qu’il ne s’est lancé qu’à 70 ans sur cette distance. « De 20 à 40 ans, je n’ai pas fait de sport. J’avais un emploi du temps dément et c’était impossible de trouver des créneaux », explique celui qui a été chef d’entreprise pendant 40ans dans l’industried­u luxe. « J’ai eu un déclic un jour en me bloquant ledos en ramassant un stylo. Je me suis dit qu’il était impératif de reprendre. Et depuis je fais du sport toute l’année ». Deux séances de course à pied dans les bois de Vaugrenier, une sortie de vélo et des semi-marathonse­nguise de moteur.

A Paris, il devance son petit-fils de  ans

Puis presque 30 ans plus tard, un deuxième déclic. « Un oncle par alliance qui disputait beaucoup de marathons est venu passer quelques jours chezmoi. On s’est entraîné ensemble et il m’a dit ”tu es sérieux, tu devrais en faire aussi”. Ça a mûri et après un semi-marathon que j’ai fini sans être crevé je me suis lancé ». C’était en 2008. Depuis, ce natif duMorvanab­ouclé les marathons de Berlin, NewYork, du Médoc et de Paris. Avec un souvenir particulie­r pour ce dernier. « Je l’ai fait avec mon fils et mon petit-fils âgé de 20 ans. On devait le boucler ensemble, mais au 17e km, il nous a dit “je ne peux pas tenir votre rythme”. Onamis 4h36, lui 4h55 ». Demain, Bernard ne visera plus ce temps. Avec les années, il a dû réduire un peu la cadence. Mais pas énormément non plus. « Avant je prenais un rythme de 9,5 km/h, maintenant entre 8,5 et 9 km/h. J’espère le finir aux alentours de 5 h ». Conserver cette forme et afficher une telle longévité n’est pas le fuitduhasa­rd. Ce retraité actif, qui coache des demandeurs d’emplois et des créateurs d’entreprise­s au sein de l’associatio­n AGIRabcd, se donne du mal. « Dans la vie, il faut du courage et de la fierté pour avancer » . Une devise que celui qui a vu FrançoisMi­tterrand dans son salon familial lorsqu’il était maire de Château-Chinon met en pratique au quotidien.

Entraîneme­nt, méditation et légumes bio

« Je m’entretiens, je fais du sport principale­ment pour conserver la santé. J’ai été blessé, donc je ne m’entraîne désormais que sur du plat. Je fais de la méditation, basée sur la respiratio­n, je fais attention à mon alimentati­on, en mangeant beaucoup de produits bio de mon potager. Je surveille mon poids, et ma balance m’indique toujours 25% d’indice de masse graisseuse et 60% d’eau. Mais, attention, le week-end je me lâche parce que j’aime la vie et la bonne chère. Pour garder le moral, c’est indispensa­ble ». Après ce Nice-Cannes, celui qui a toujours terminé ses courses s’est déjà fixé d’autres défis. « Je suis un compétiteu­r, j’ai besoin de challenges. J’ai envie de recourir New York pour mes 80 ans, car c’est unmarathon unique, une ambiance fabuleuse » , explique-t-il en mimant les acclamatio­ns du public. Voilà pour le volet sportif. Au niveau profession­nel, après avoir dispensé des formations sur l’île Maurice ou en Tunisie, Bernardpré­pare un déplacemen­t au Cambodge. L’illustrati­on d’un état d’esprit toujours aussi dynamique et d’une motivation qui devrait leconduire jusqu’à la ligne d’arrivée demain.

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(Photo R.L.) L’Antibois Bernard Boulle pose derrière les médailles de ses cinq marathons déjà bouclés.

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