ÉLECTIONS À LA PRÉSIDENCE DE LA FFR Laportebat la campagne
BernardLaporte est unhommede conviction. Il n’a pourtant pas eu à forcer son talent, hier matin auPradet (Var), pour rallier à sa cause la grosse centaine de dirigeants du comité Côte d’Azur venue échanger une heure durant sur la formation et l’avenir du rugby français. L’ancien entraîneur du RCT, favori des sondages pour devenir le3 décembre prochain le nouveauprésident de la Fédération française de rugby en lieu et place de Pierre Camou, abat ses dernières cartes avec rage. Avec passion. « Le monde amateur est à l’abandon, assène-t-il, micro en main. Il est constamment flagellé, sanctionné. Ce que n’a pas compris la présidence actuelle, c’est qu’il ne peut pas y avoir un milieu professionnel fort sans un milieu amateur fort. Le rugby ne leur appartient pas ! »
« Nous avons marqué l’essai, il faut le transformer »
C’est sur ce rugby de terroir - « qui a les pieds dans la boue le dimanche » - que Bernard Laporte compte s’appuyer pour remporter l’élection. « Il y a 10 117 voix en France. 5 500 nous sont acquises. Mathématiquement, nous avons déjà gagné ! Le dernier défi que nous devons relever, c’est faire en sorte que ces votes soient effectifs, grâce aux procurations ou aux pouvoirs. Nous avons marqué l’essai, il faut le transformer. » Une fois au pouvoir, promis, Bernard Laporte donnera un grand coup de pied dans la fourmilière. Et la Ligue nationale de rugbyn’évitera pas le plaquage, elle qui devra redistribuer à la source les millions d’euros récoltés grâce aux droits télés. « Cela permettra de financer la formation. Aujourd’hui, elle est à l’arrêt, alors que c’est l’avenir de notre sport qui est en jeu. Quand je compare Mathieu Bastareaud et Ma’a Nonu, je pleure. Car Mathieu n’a jamais progressé depuis ses douze ans. Il s’est toujours reposé sur son physique. S’il avait euune formation digne de ce nom, il aurait été lemeilleur centre du monde. Et si nous parvenons à mettre la formation au coeur du débat, dans dix ans, l’équipe de France sera au sommet. C’est une certitude. » Autre cible favorite de l’ancien sélectionneur, le grand stade. Véritable gouffre financier à ses yeux, il n’a aucune raison de voir le jour. « Àpart pourmettre la FFRen faillite… Cet argent doit revenir aux clubs. Pour acheter des ballons, du matériel… » Pour finalement, rendre la Fédération aux 1885 clubs qui la compose. Une révolution que Bernie espère mener à son terme. Le Gavroche de l’ovalie est en marche. Reste à éviter les dernières balles.
Bernard Laporte, sous le regard d’Henri Modino (président du comité Côte d’Azur) n’a pas été tendre avec la présidence en place à la Fédération.