La postière s’affranchissait des tarifs du courrier
ÀFontvieille, cette employée fraudait l’administration en ne collant pas la bonne valeur faciale du timbre sur les lettres. Elleadétournéquelque 5500 euros entre 2013 et 2016
La postière de Fontvieille avait trouvé un artifice assez sommairepour arrondir ses fins de mois. Elle fraudait l’administration postale par le biais de l’affranchissement du courrier. En clair, l’employée indiquait la bonne tarification au client pour faire parvenir sa lettre au destinataire. Mais la fonctionnaire ne collait pas la valeur faciale correspondante en timbre sur la lettre. Quelque 5500 euros ont été détournés de cettemanière entre les années 2013 et 2016. Conséquences? À l’heure de sa comparution devant le tribunal correctionnel, cette femme quadragénaire a écopé d’une peine de deux mois avec sursis et 1000 euros d’amende.
« Le client n’était pas lésé »
Le procédé est finalement découvert le 1er avril 2016. Au cours d’un contrôle à l’agence de Fontvieille apparaît une lettre recommandée affranchie sans timbre. On en recherche la cause et l’agent quiamanipulé le courrier. La coupable reconnaît les faits. Par la suite, l’enquête démontrera qu’une partie des timbres était revendue « au noir » . Sans oublier de La prévenue a été condamnée à deux mois de prison avec sursis et à une amende de mille euros.
substantiels gains par le truchement des surcharges sur les timbres étiquettes et les produits pré-affranchis. « Avez-vous une estimation du nombre d’opérations frauduleuses? » , demande le président Jérôme Fougeras Lavergnolle. « Non, répond la prévenue à la barre en s’excusant.
Beaucoup… Je n’ai pas calculé… Le client n’était pas lésé. La Poste oui… J’avais besoin d’argent… » Le magistrat évoque alors le montant du préjudice. « À combien vous l’évaluez? Et que faites-vous maintenant? » Un bref silence. « La revente a permis de gagner entre 3000 euros et 3500 euros , annonce la fau-
tive… Aujourd’hui, j’ai retrouvé un travail précaire… » Aux intérêts de la Poste, Me Alexis Mancilla, du barreau de Nice, décrit « une partie civile terriblement affectée. Cette dame, sortie des clous, a été licenciée avec des indemnités afin de prendre en compte sa situation familiale. Aujourd’hui, la défense m’a remis, avant l’audience, un chèque de 5518 euros. Nos écritures, font état de 9918 euros. Nous demandons la différence plus 1000 euros des frais de justice. »
« Accident de parcours »
Le premier substitut Olivier Zamphiroff n’a pas la même considération pour la prévenue. « Ce dossier d’abus de confiance où l’on va détourner des timbres pour les revendre et se constituer une petite cagnotte, doit être sanctionné. Je propose deux mois d’emprisonnement assortis du sursis et une amende. » La défense va alors exceller dans la sensibilité et l’émotivité pour attendrir les juges. « Ma cliente avait vingt-cinq ans d’ancienneté et un salaire confortable, avise Me Déborah LorenziMartarello. Pourquoi a-t-elle déraillé? À la suite de l’incarcération de son fils! Il fallait envoyer de l’argent ! Payer les trajets! Voilà les raisons de son accident de parcours. Aujourd’hui, elle jongle avec des CDD de trois mois. Faites qu’elle puisse bénéficier du statut de délinquant primaire… » Le tribunal s’en tiendra aux réquisitions du ministère public.