Un ami du jeune Cagnois poignardé avoue le crime
Âgé de 19 ans, tout comme la victime, ce suspect sera déféré aujourd’hui. Interpellé par la PJ de Nice, il reconnaît avoir assené une soixantaine de coups de couteau. Le mobile reste flou
Un crime d’une violence inouïe. Une famille entière dévastée. Et un jeune suspect qui passe aux aveux, admettant avoir poignardé à mort un ami, âgé tout comme lui de 19 ans. Tel est le sombre tableau qui se dessineàCagnes-sur-Mer, au surlendemain du meurtre d’un jeune homme atteint d’une soixantaine de coups de couteau ( 1). L’enquête menée par la police judiciaire de Nice est allée très vite, permettant d’identifier l’auteur de ce macabre scénario. Ce meurtrier présumé sera déféré dès cet après-midi. Pour autant, le mobile reste nimbé de mystère.
Revenu en sang sur les lieux du crime
Le suspect a lui-mêmeprécipité son interpellation. Vendredi après-midi, les enquêteurs de la PJ procèdent aux constatationsàCagnes, avenue de Verdun, quand ce passant attire leur attention. Ses mains présentent des traces de sang. Une estafilade saigne. Or cet intrigant individu n’est autre que l’un des amis de la victime convoqués un peu plus tôt par la brigade criminelle... L’intéresséapréféré revenir sur les lieux du drame plutôt
qu’à la caserne Auvare de Nice. C’est pourtant là qu’il vient depasser une seconde nuit en garde à vue. Et qu’il a admis, sans difficulté et avec un étonnant détachement, être l’auteur du crime. Le drame aurait eu lieuvendredi à l’aube, au domicile maternel où vivait lavictime. « L’auteur s’y serait rendu vers
6 h du matin pour une raison encore floue, indique le procureur de la République de Grasse, Georges Gutierrez. Une dispute aurait éclaté. Il prétend que l’autre l’aurait frappé à l’aide d’un ustensile de cuisine. Lui-même aurait alors sorti un couteau. » Un véritable déluge de coups de couteau s’est alors
abattu sur la victime, dans un sidérant acharnement meurtrier. « Ils ont été portés sur tout le corps, notamment à la gorge » , précise Georges Gutierrez, sur la foi du constat visuel du médecin-légiste. Une autopsie sera réalisée la semaine prochaine. « L’auteur serait ensuite parti, sans se préoccuper de l’état
de la victime » , indique le procureur. Il aura fallu attendre 10 h 30 pour que le grand-père du malheureux découvre le corps de son petit-fils. Et 15 h pour voir le suspect interpellé. Ce dernier a lui-même conduit les enquêteurs jusqu’à l’arme, après quelques hésitations sur le lieu de la « planque ». L’imposant couteauaété découvert dans la cave du domicilematernel, où il réside.
Anciens camarades
Àcestade de l’enquête, tout concorde donc pour désigner ce suspect commel’auteur unique du crime. Et ce, alors qu’il était inconnude la justice. Les deuxprotagonistes de cette tragédie s’étaient connus au collège, étaient tous deux désoeuvrés. Quelles circonstances ont poussé l’un d’euxàasséner des dizaines de coups à son ancien camarade? « Ce qui nous pose problème, c’est d’établir le mobile du crime, explique le procureur Gutierrez. L’auteur affirme être venu au sujet d’une histoire entre une personne de sa famille et la victime. » Mais le parquet reste très circonspect face à cette version. Le suspect sera déféré aujourd’hui au parquet en vue d’une mise en examenpour « homicidevolontaire ». L’instruction confiée à un juge devra établir si le crime a été prémédité – ce que conteste le suspect. Un jeune homme jusqu’ici sans histoire, dont le profil psychologique pose forcément question. 1. Lire nos éditions d’hier.