Le champion, c’est Rosberg !
Bien que devancé par le « frère ennemi » Lewis Hamilton sur la ligne d’arrivée, Nico Rosberg a décroché hier sa première étoile de champion du monde
Champion du monde! Nico Rosberg (Mercedes) a décroché le titre suprême pour la première fois de sa carrière en terminant 2e du Grand Prix d’Abu Dhabi remporté hier par son coéquipier Lewis Hamilton. « C’était une course horrible » , a dit Rosberg en conférence de presse, littéralement vidé par le suspense entretenu, jusqu’au 55e et dernier tour, par son coéquipier. Car Hamilton a volontairement ralenti en fin de course pour permettre à Sebastian Vettel (Ferrari) de revenir sur Rosberg. « On joue un titre mondial, Mercedes était déjà champion des constructeurs, j’étais en tête, donc, je faisais ce que je voulais et je dictais le rythme » , s’est justifié Hamilton, pressé de questions sur sa stratégie très personnelle alors qu’il avait passé toute la saison à vanter l’esprit d’équipe au sein de Mercedes.
« J’ai réussi à le battre »
« Je ne veux faire aucun commentaire là-dessus. Je viens de réaliser mon rêve d’enfant et je vais faire la fête. Je ne serai pas visible pendant quelques jours » , a plaisanté Rosberg, finalement 2e de cette coursehaletante dans laquelle il a pris un minimum de risques, car il lui suffisait de monter sur le podium en cas de victoire d’Hamilton, parti en pole position. Rosberg, arrivéàAbu Dhabi avec une avance de 12 points, remporte finalement le championnat avec cinq points d’avance sur l’Anglais, déjà sacré trois fois. Un Hamilton prêt à tout pour arriver à ses fins, lui qui aura finalement remporté 10 Grands Prix cette saison, contre 9 victoires pour Rosberg, avec en prime un score sans appel de 12 pole positions à 8. « C’est comme si je m’étais battu pendant toute ma carrière contre Lewis, et il a souvent gagné. Il est la référence absolue de la F1 et j’ai réussi à le battre, donc, c’est très satisfaisant » , a aussi dit Rosberg. « Lewis a perdu le titre en Malaisie, quand son moteur a pris feu. Ce sont des choses qui arrivent, car c’est un sport mécanique » , a résumé Toto Wolff, le Team Principal de l’écurie allemande, qui espérait samedi une « attitude sportive » de ses pilotes. Raté. À31 ans, l’Allemand, Monégasque d’adoption vivant en Principauté depuis sa plus tendre enfance, rejoint au palmarès de la F1 son père Keke, le Finlandais moustachu sacré en 1982 dans une Williams. « Je ne sais pas où est mon père, j’espère qu’il a survécu à cette course et qu’il va bien. Il m’a beaucoup soutenu au début dema carrière » , a rappelé le nouveau champion du monde, très soutenu à Abu Dhabi par sa femmeVivienne et plusieurs amis. Rosberg rejoint aussi au palmarès mondial deux illustres compatriotes, l’incomparable Michael Schumacher, sept fois titré, et donc Vettel, quadruple champion du monde, qui le suivait de très près pendant les cinq derniers tours, mais n’a jamais tenté de l’attaquer.
Un dépassement crucial
« Mes pneus étaient trop usés » , a expliqué le pilote Ferrari, 3e de cette course, soit son 7e podiumde la saison, et 4e du championnat, in extremis, devant MaxVerstappen. Puis, il a fait un compliment sincère à son compatriote Rosberg : « C’est sa journée, il mérite vraiment ce titre » . Rosberg n’a pris qu’un seul risque dans cette course, dans ce 20e tour où il a dépassé le jeune Néerlandais: « Je n’ai jamais ressenti cela dans une voiture de course. C’était très tendu, il (Verstappen) ne m’a pas laissé un centimètre, mais c’est passé » , a raconté Rosberg sur ce dépassement décisif. « Il faut lui passer devant, c’est crucial » , lui avait conseillé son ingénieur de piste, sur la radio de bord. Alors Nico s’est exécuté et il a réussi son pari, puis il s’est retrouvé bloqué derrière Hamiltonàqui Paddy Lowe, le directeur technique, a dit en finde course : « Il faut accélérer le rythme, Lewis, c’est un ordre » . Mais Hamilton, seul au monde, a continué à faire la course qu’il voulait, en ralentissant le peloton de chasse, ce qui aurait pucauser du tort à Rosberg. Il aura donc tout tenté pour rafler un 4e titre mondial, mais il n’est pas arrivé à ses fins.
Nico Rosberg : le panache du champion !