Près d’un Français sur deux satisfait de la primaire
Même Laurent Wauquiez a demandé aux socialistesde « se ressaisir » , estimant que leurs turbulences internes font grand tort à la classe politique dans son ensemble. Quel cirque, il est vrai! Difficilede résister au Hollande-bashing quand on voit un pouvoir se déliter à cepoint. Au regardde ce naufrage individuel et collectif, c’est d’ailleurs àsedemander ce qui peut pousser les deux têtes de l’exécutif à se chamailler pour une candidaturequi relève, à ce stade, du suicide programmé. Certains proches de François Hollande ont bien lancé, ces derniers jours, des ballons d’essai sur une candidature de celui-ci hors primaire, histoire sans doute de donner un peu de temps au temps. Stéphane Le Foll, François Rebsamen et le dernier carré des hollandais craignent, à juste titre, qu’elle se transforme en machine à broyer le chef de l’État, dans un copié-collé du sort infligé à Nicolas Sarkozy, comme y a d’ailleurs invité Arnaud Montebourg tout récemment.
Les certitudes de Cambadélis
Dans ce contexte ubuesque, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, s’est efforcé hier de siffler la fin de la récréation. Et de redonner un semblant de cohérence à l’approche présidentielle de son parti. « Il y aura une primaire de la gauche, personne ne me fera reculer là-dessus », a-t-il martelé au micro de Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1. Et il est allé plus loin encore, en excluant que le Président sortant puisse s’en affranchir. Il a, au contraire, affirmé que FrançoisHollande avait intégré le fait que cette primaires’imposait à tous: « Il n’a pas dit oui publiquement à la primaire, mais il m’a dit oui. » Dans une interview au journal Le Monde, Arnaud Montebourga, deson côté, pointé l’évidence: éviter la primaire s’apparenterait de la part de Hollande à « un coup de force, un 49-3 politique dont il ne se relève- rait jamais ». Cette primaire de gauche, dite de « LaBelle Alliance populaire », sedéroulera, rappelons-le, les 22 et 29 janvier. Mais les candidatures devront être déposées au plus tard le 15 décembre. Le suspense ne durera donc plus bézef.
La gauche en puzzle
À ce jour, sept candidats se sont déjà déclarés : Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, JeanLuc Bennahmias, François de Rugy, Gérard Filoche et Régis Passerieux. Dans cette gauche façon puzzle, comme Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, l’ancienne ministre Sylvia Pinel portera par ailleurs les couleurs du Parti radical de gauche directement à la présidentielle. « Le seul moyen que la gauche soit au deuxième tour de la présidentielle, et c’est nécessaire, vu le Front national et François Fillon, c’est de participer à la primaire de toute la gauche » , s’est encoreescriméàexpliquer Jean-Christophe Cambadélis, qui veut croire que l’élan alors créé marginalisera « les candidatures personnelles » d’Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon. Le premier secrétaire du PSaenfin indiqué espérer deux millions de votants à cette primaire, deux fois moins qu’à celle de la droite. Inutile de chercher pourquoi…