L’ONN est au niveau
Malgré sa défaite hier contre Berlin (6-8), Nice a réussi ses retrouvailles avec la plus prestigieuse des compétitions, sept ans après sa dernière campagne
Une atmosphère à part qu’il faut réapprendreàapprivoiser. La Liguedes Champions est bel est bien un monde à part. Des draps gigantesques de part et d’autre de la piscine pour louer la plusprestigieuse des compétitions européennes, des butsetunbassin neufs, la Ligueeuropéennedenatation ne lésine pas sur les moyens pour vanter les mérites de son tournoi adoré. Tout était réglé comme du papieràmusique, jusqu’à l’horaire pour lancer les musiques d’avant-match. Dans cette ambiance quasi militaire, l’ONN a évité de faire des vagues. En apprentissage cette saison, les hommes de Samuel Nardon ont retrouvé lacour desgrands en élèves studieux. Alors que tout un club craignait de prendre une fessée face au quadruplechampion d’Europe, il n’en a rien été. Les Niçoispeuventmêmesortir avecdes regrets de leur premièresortie continentale de la saison. Les consi-
gnes du coachNardonont été respectées à la lettre. Une défense appliquéeet rigoureuse, conjuguée à une propension à faire déjouer le champion d’Allemagne en titre, ont bien failli se payer Marzouki et sa troupe. Devant 200 spectateurs et les caméras d’Azur TV, contexte assez rare pour être souligné, les partenaires de Laversanne n’ont pas su tuer le match quand ils en ont eu l’occasion. Izdinsky a pourtant le mérite d’ouvrir la marque dès les premièresminutes. Unavantage que le Petit Poucet gèreplutôt bien. Garsau fait honneuràson statut d’international dans ses buts,
quand Spandau balbutie son polo en phase offensive. Hélas, et c’est sans doute ici que le tournant du match intervient, Izdinsky et Monneret à deux reprises se cassent les dents sur les montants et la barre de Baksa.
Supériorités numériques mal négociées
Nice reste donc sous la menace du fusil berlinois. En fin de Q1, Stamm, en bon capitaine, ramène les siens à lamarque (1-1). Avec sa malchance et son manque d’efficacité, l’ONN peut également regretter de ne pas avoir tiré profit de ses « zone + ». Sur les deuxpremières périodes, Spandau empile les exclusions. Très vite, Saudadier, Marzouki et Jungling ne sont plus qu’à une faute d’un retour prématuré au vestiaire. De quoi planter une sacrée épine dans les pieds allemands. Mais à un tel niveau, ne scorer que deux fois en huit supériorités devient rapidement préjudiciable. Laversanne a beau redonner l’avantage aux siens (2-1), Cuk et le diablotin Marzouki lui répondent. Conséquence, malgré seize premières minutes de qualité, le vice-champion de France court après le score à la pause (23). Le Q3 offre alors un sublime mano a mano. Monneret (3-3), Laversanne (4-4) et Cakic (5-5) égalisent, tandis que Saudadier (3-4) et Dedovic (4-5) s’arrachent pour faire lebreak. En ouverturedeQ4, Nice est plus que jamais dans le coup pour s’offrir une victoire de prestige. Chandieu manque le 6-5 et Garsau, en mode pieuvre, continue de bondir de chaque côté de son but. De quoi faire disjoncter le coach berlinois, expulsé dans la foulée. Marzouki trouve la lucarne (5-6) mais Hansen, à l’arraché, relance ses potes (6-6). Une force mentale loin d’être récompensée. Dedovic puis Cuk, à50’’ du gong final (6-8) bâillonnent le suspense. L’ONN s’incline tête haute, après avoir formulé des promesses pour l’avenir.