Monaco-Matin

Dernière ligne droite pour les chars bollywoodi­ens

À cinq jours de l’inaugurati­on de la 85e employés de la Ville et intérimair­es s’activent pour finir le fruitage des chars qui défileront, dès dimanche, dans les rues de Menton

- FLORENT BARDOS

Àl’intérieur des anciens abattoirs du Fossan, Naga, serpent mythique de l’hindouisme et Apsara, la déesse dansante, n’attendent plus que le 17 février* pour faire leur spectacle. Pendant près de trois semaines, la 85e Fête du citron se la joue « Bollywood » !... Dans les coulisses, pas question de se reposer. Derrière les pierres grises des ateliers municipaux, c’est l’effervesce­nce. Hanuman, le dieu-singe de la sagesse et patron des lutteurs, est encore traversé par des barres de fer sur lesquelles reposent des planches de bois. Il attend avec impatience ses habits d’agrumes... Assis sur les échafaudag­es, les employés disposent méticuleus­ement les oranges et les citrons qui transforme­ront sa carcasse froide en oeuvre d’art. Le tout dans une agréable odeur fruitée. « Quatre chars sont déjà finis, demain on devrait terminer le tigre », assure Orazzio Micolucci. Cet employé de la Ville participe pour la neuvième année consécutiv­e au fruitage des structures métallique­s, qui formeront les corsos de la Fête du Citron. Mais l’édition de 2 018 est différente des autres. « Beaucoup de chars nécessiten­t de poser des fruits en double face, c’est-à-dire à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur des personnage­s. Cela rend le travail plus long et difficile » explique l’employé expériment­é. D’autant que la pose des citrons et des oranges à l’intérieur des armatures ne peut pas se faire à plusieurs, l’espace est trop exigu. Chaque geste demande précision et habileté.

Soin particulie­r pour fixer les fruits

L’extérieur de certaines divinités nécessite également des précaution­s particuliè­res. C’est le cas pour Kali, la déesse aux quatre bras bleus. « Les membres du personnage sont déjà fixés. Cela ne nous facilite pas la tâche, car ça nous empêche d’accéder facilement à certaines parties de la structure ». (Photos Jean-François Ottonello)

Sébastien appartient à la dizaine d’intérimair­es embauchée pour la Fête. Il s’attelle à disposer les fruits sur la patte du tigre. Toute une technique qu’il a apprise. « On met l’élastique à une main, ça va plus vite. Il faut le faire passer dans le squelette de fer, faire une boucle puis mettre le citron. On dispose les fruits en quinconce afin qu’il n’y ait pas de trous. » Orazzio, qui dirige les opérations, demande aux employés d’accorder un soin tout particulie­r au positionne­ment de l’agrume, « sinon il peut se décrocher avec les vibrations lors du défilé, cela permet de ne pas avoir trop de fruits à remplacer ». Quoi qu’il en soit, des fruits de rechange sont déjà prévus. « Avec le soleil, les agrumes vont se ramollir et certains seront sectionnés par les élastiques » explique encore le spécialist­e. Les employés ne comptent plus les heures en ces derniers jours de préparatif­s. Maquette des structures à leurs pieds, ils redoublent d’efforts pour reproduire fidèlement les personnage­s de Bollywood. Car tout doit être parfait avant que les dix chars ne quittent les ateliers du boulevard du Fossan pour défiler dans le centre-ville et le long du bord de mer. Orazzio veille au grain et ne se fait pas de soucis. Tout sera fin prêt pour ce dimanche 18 février, qui sonnera le coup d’envoi du premier corso de la fête ! *Du 17 février au 4 mars.

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Un intérimair­e se démène pour finir le fruitage des motifs à temps.

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