Monaco-Matin

Deux ans ferme pour le Niçois collection­neur compulsif d’images pédopornog­raphiques

- CH. P.

José Morana, un homme de 40 ans à la santé précaire, marié, sans enfant, avait déjà été condamné à Nice en 2012 pour avoir détenu 15000 photos et vidéos pédopornog­raphiques. Malgré les six mois de détention effectués et une obligation de soins, l’individu a de nouveau été interpellé à son domicile niçois. Il a été condamné hier à deux ans de prison ferme, peine requise par le parquet. Il devra se soumettre à sa sortie de détention à un suivi socio-judiciaire de cinq ans avec une injonction de soins et le suivi d’un médecin coordonnat­eur. «Si vous manquez à vos obligation­s vous risquez deux ans de prison supplément­aire », lui a rappelé Laurie Duca, présidente du tribunal correction­nel.

Scènes de viols

La gendarmeri­e de SaintMarti­n-de-Crau (Bouches-duRhône) enquêtait sur un autre individu quand elle est tombée sur des conversati­ons avec un certain «John25284», le pseudonyme du prévenu. Après une première perquisiti­on infructueu­se, les enquêteurs trouveront quelques jours plus tard un ordinateur rempli d’images insoutenab­les. « Il y a clairement des scènes de viol, de souffrance, souligne Laurie Duca. On voit des enfants réduits à l’état d’objets, à qui on enlève toute humanité. Pourquoi avez-vous toujours cette appétence en dépit des mesures de soins ? » « Je ne sais pas vraiment, explique le prévenu dans un demi-sourire. Je ne me suis peut-être pas réellement investi. J’étais dans le déni, mais maintenant ça suffit. »

« Ni remords ni culpabilit­é »

« C’est déroutant, vous dites oui à tout, constate la magistrate Sauf que rien n’a changé. »« On se demande pourquoi, entre les deux perquisiti­ons, il ne détruit pas son ordinateur ? », s’interroge l’avocat de la défense, lui aussi désarmé face à ce singulier prévenu. Les experts notent « une pédophilie ancienne, sans vraiment de remords et ni sentiment de culpabilit­é». Ils ne relèvent pas, en revanche, de dangerosit­é psychiatri­que. Le tribunal s’inquiète, lui, de voir cet homme jouer régulièrem­ent à des jeux en réseau généraleme­nt très prisés des enfants. En raison d’une contrainte de délai, le barreau de Nice, pourtant en grève, a autorisé un avocat à assurer la défense du prévenu.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco