Il faut sauver le retable d’Antoine Bréa à Bonson
Cinq étudiants de Sciences Po ont pour mission de récolter les fonds nécessaires à la restauration d’une oeuvre très endommagée, en partenariat avec la Fondation de Sauvegarde de l’art français
Cinq jeunes étudiants pour voler au secours d’une oeuvre vieille de 500 ans. La mission ne manque clairement pas de charme. Sélectionnés pour participer à la campagne culturelle « Le plus grand musée de France » (lire cicontre), Léo, Mahault, Lola, Kamilla et Maria, élèves au campus mentonnais de Sciences Po, se sont engagés à venir au chevet d’un retable d’Antoine Bréa. Avec pour objectif de récolter 5000 euros minimum auprès de (généreux) donateurs, et de contribuer ainsi à la restauration de ce triptyque du XVIe siècle.
« Touche finale »
Au terme de leur prospection – en quête d’un bijou patrimonial à bichonner – les cinq étudiants avaient élu cinq ou six oeuvres de toutes époques. Mais après qu’ont leur eut parlé de Bonson et du joyau que cachait son église, ils ne purent ôter son image de leur tête. Coup de coeur pour le retable. Coup de foudre pour le village et ses habitants. «Ce projet de restauration, lancé à l’occasion des 500 ans de l’oeuvre, fédère toute la commune. Qui, bien que petite, est très active culturellement. Tout le monde nous a accueillis à bras ouverts », soulignent Lola Pagliai et Mahault Casabianca. Qui insistent sur le fait que Bonson cherche déjà des fonds
de son côté. « Nous, on vient compléter. C’est un travail déjà enclenché auquel on vient apporter la touche finale. » Toutes deux estiment pouvoir être utiles pour dynamiser la mobilisation. Inciter le plus grand monde à contribuer à leur aventure culturelle. Notamment auprès des locaux, pour qui le nom de Bréa évoque bien des choses. « Le démarchage de mécènes est quelque chose de compliqué, assurent les étudiantes. On s’est efforcé d’humaniser
notre projet avec une petite vidéo. On rappelle aux gens que n’importe quel don compte: c’est pierre par pierre qu’on parviendra à la totale restauration de ce retable ». Dont Bonson ne garde, pour l’heure, qu’une trace au mur de l’église. Le temps que le tableau retrouve de sa superbe. Les cinq chevaliers de l’art ont déjà récolté de belles surprises. Une « donation mystère » de 1 000 euros, en premier lieu. Ou encore 50 euros venus tout droit de Bourg-en-Bresse. Ainsi qu’un
enrichissement immatériel. «Nous sommes membres d’autres associations, mais celle-ci est la plus professionnalisante. Nous menons tout le projet de A à Z », indiquent Lola et Mahault. Qui espèrent bien obtenir pour récompense le privilège de
voir l’oeuvre. En vrai.