L’ILE AUX CHIENS
De Wes Anderson (Allemagne, États-Unis). Avec les voix françaises de Vincent Lindon, Romain Duris, Isabelle Huppert. Durée : h . Genre : animation. Notre avis : En raison d’une épidémie de grippe canine, le maire de Megasaki ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville : ils seront envoyés sur une Plus qu’un grand film d’animation, L’Île aux chiens est tout simplement un grand film, magnifié par l’imaginaire sans borne de son auteur Wes Anderson. Réalisé via la technique du stop motion (des objets capturés image par image), la prouesse est à saluer mais ne prend jamais le pas sur (Photo Twentieth Century Fox France)
les péripéties de cette meute pas tout à fait comme les autres, livrée à elle-même dans un monde dystopique. Fidèle à ses habitudes, le cinéaste de Fantastic
Mr Fox, The Grand Budapest Hôtel ou La Vie aquatique insère plusieurs idées dans chacun de ses plans, souvent géométriques et qui fourmillent de détails, jusqu’à l’obsession. Le résultat est dense, foisonnant, parfois trop pour qu’on se limite à une seule vision. Derrière l’aspect ludique, drôle et poignant, sont abordés des sujets sérieux comme la corruption politique, la situation des migrants voire l’endoctrinement du peuple par ses dirigeants. Le scénario se réinvente donc en permanence et impose ses choix originaux, comme cette utilisation du traducteur pour justifier la communication entre les êtres ou envers les animaux, tout en brisant le quatrième mur. À savourer en présence d’un doublage, quatre étoiles V.O ou…. en V.F, où, une fois n’est pas coutume, l’artiste américain, qui a vécu à Paris et fin connaisseur du cinéma français, a luimême assuré le casting.