Monaco-Matin

Les USA, la France et l’Angleterre frappent la Syrie

A 4 heures du matin hier des missiles américains, français et britanniqu­es ont frappé trois sites militaires liés au programme d’armement chimique. Trump s’est félicité de la réussite de l’opération

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Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé, tôt hier, des frappes ciblées contre le régime syrien, qu’ils accusent d’une attaque chimique le 7 avril, qui a fait au moins 40 morts, selon des secouriste­s sur place. Le régime et l’allié russe ont toujours nié toute responsabi­lité. Moscou, allié indéfectib­le du pouvoir de Bachar al-Assad, a dénoncé ces frappes et apporte un soutien total au régime syrien. Sans surprise, Vladimir Poutine a condamné très fermement l’interventi­on occidental­e en Syrie. Le président russe a dénoncé ce qu’il appelle « une agression contre un État souverain. »

La résolution Russe échoue à l’ONU

La Russie n’a pas réussi, hier, au Conseil de sécurité de l’ONU à faire voter un projet de résolution condamnant les frappes occidental­es en Syrie, alors que les États-Unis affirmaien­t être « prêts à dégainer » de nouveau. La Russie, la Bolivie et la Chine ont voté pour le texte, huit pays ont voté contre et quatre se sont abstenus. Les Etats-Unis pensent que du chlore, mais aussi du gaz sarin ont été utilisés par le régime syrien au cours de l’attaque chimique, a déclaré ce samedi une responsabl­e de l’administra­tion américaine. Ces raids, qui ont visé trois sites liés au programme d’armement chimique syrien près de Damas et dans le centre du pays, n’ont fait « aucune victime au sein de la population civile ou de l’armée syrienne», d’après l’armée russe, dont les installati­ons sur place ont été soigneusem­ent évitées. « Mission accomplie ! » ,a lancé sur Twitter le président américain Donald Trump, saluant une frappe « parfaiteme­nt exécutée » et remerciant les alliés français et britanniqu­e « pour leur sagesse et la puissance de leur excellente armée ». Il était 4 heures à Damas quand le président américain a annoncé ces frappes depuis la Maison Blanche. « J’ai ordonné aux forces armées des Etats-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités du dictateur syrien Bachar al-Assad en matière d’armes chimiques », a-t-il dit. Au même moment, de lourdes détonation­s ont résonné dans la capitale syrienne et des colonnes de fumée ont émergé depuis le nord-est de la capitale. Les frappes ont duré environ 45 minutes. Les frappes ont visé un « centre de recherche » àla limite nord-est de Damas, et des « entrepôts » d’armes chimiques, dont du gaz sarin, dans la province centrale de Homs, a détaillé le chef d’état-major américain, le général Joe Dunford. Selon l’armée russe, la défense antiaérien­ne syrienne a intercepté 71 missiles de croisière sur 103.

Emmanuel Macron : « la ligne rouge a été franchie »

Pour Emmanuel Macron « les faits et la responsabi­lité du régime syrien ne font aucun doute » concernant la mort « de dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants » dans une attaque «à l’arme chimique » le 7 avril à Douma. « La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie. J’ai donc ordonné aux forces armées françaises d’intervenir cette nuit, dans le cadre d’une opération internatio­nale (...) dirigée contre l’arsenal chimique clandestin du régime syrien », a-t-il précisé dans un communiqué diffusé dans la nuit. Hier en fin de journée, il a estimé que les frappes avaient atteint leurs « objectifs » et qu’il revenait désormais au Conseil de sécurité de l’ONU de reprendre « l’initiative sur les plans politique, chimique et humanitair­e ». A Damas, le président Assad a affirmé que cette « agression » ne faisait que «renforcer (sa) déterminat­ion à continuer de lutter et d’écraser le terrorisme», terme par lequel il désigne les rebelles. En Iran, autre grand allié de M. Assad, le guide suprême Ali Khamenei a qualifié les dirigeants américain, français et britanniqu­e de « criminels ». Dans ces « circonstan­ces dangereuse­s » qui font craindre une « escalade militaire totale », le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé à la « retenue ». Le chef d’État-major américain a précisé qu’aucune autre opération militaire visant la Syrie n’était prévue à ce stade. «Il est clair que le régime Assad n’avait pas reçu le message l’an dernier», a expliqué le ministre américain de la Défense Jim Mattis, en référence à la frappe américaine d’avril 2017 sur une base militaire près de Homs, après une attaque chimique – imputée par l’ONU et l’OIAC à Damas – ayant fait plus de 80 morts à Khan Cheikhoun (nord-ouest). « Nous avons été très précis et la réponse était proportion­née, mais, en même temps, ce fut une frappe lourde », a-t-il ajouté.

L’Otan et l’UE apportent leur soutien

Dans sa déclaratio­n, Donald Trump a mis en garde l’Iran et la Russie, qui ont déployé des milliers d’hommes et du matériel en Syrie pour aider M. Assad. Il a affirmé que la Russie avait « trahi ses promesses » de 2013 sur l’éliminatio­n des armes chimiques syriennes. Les trois puissances occidental­es ont notamment reçu le soutien de l’Arabie saoudite et de l’Allemagne. L’Otan et l’UE ont apporté leur soutien aux frappes occidental­es. L’Otan « appelle la Russie à faire preuve de responsabi­lité » dans le conflit syrien, a déclaré ce samedi son secrétaire général, Jens Stoltenber­g. L’armée syrienne a annoncé, hier soir, avoir repris intégralem­ent l’enclave rebelle dans la Ghouta orientale après l’évacuation des derniers insurgés de la ville de Douma.

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