Monaco-Matin

Têteà-tête

Durant des quarts de finale plus ou moins disputés, nous avons laissé traîner nos yeux sur et en dehors des courts de tennis du Country Club. Ambiance au coeur des Rolex Masters

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

L’affiche du jour des demi-finales du Rolex Monte-Carlo Masters opposera Grigor Dimitrov à Rafael Nadal dès h. Au terme d’un marathon de h, Gasquet a lui rendu les armes, hier face à Zverev. Une journée animée sur les courts comme en coulisses où nous étions à l’affût.

Dans le ciel bleu azur, au-dessus du court central Rainier-III, les bannières des tennismen encore en lice flottent au vent. En toile de fond, un cadre enchanteur. La grande bleue où flirtent un bateau de croisière et des navires mobilisés sur l’extension en mer. Sur le circuit du Masters 1000, le Rolex Monte-Carlo Masters n’a guère d’équivalent en matière d’image. Bien que géographiq­uement situé sur le territoire de Roquebrune­Cap-Martin – la municipali­té empoche d’ailleurs une coquette somme au titre de la taxe sur les spectacles – le tournoi de terre battue emprunte tous les codes de la Principaut­é. Du glamour, du standing, du cachet et une touche de people dans les travées. Une délicieuse mise en bouche avant le grand raout de la Formule 1 dans, presque, un mois tout pile. Plutôt habitué à la balle orange ou au rectangle vert, votre serviteur a mis, pour la première fois les pieds au Monte-Carlo Country Club. Sans crème solaire et sans panama, forcément. Erreur gravissime surtout quand le mercure s’amuse à flirter avec les 25 degrés et qu’il s’agit de l’accessoire le plus vendu sur le tournoi. Goûter aux joies de la terre battue, c’est une chose. Atteindre le Country Club en est une autre. Un petit chemin de croix, l’air de rien. Parkings bondés, bus qui peinent à se frayer un chemin en Principaut­é… Pour atteindre les lieux, mieux vaut user de ses guiboles. Ou prendre le train (quand il n’y a pas de grève et que l’arrêt ferroviair­e MCCC est desservi…). Une fois les portiques de sécurité franchis sans encombres, place aux coulisses, au jeu et aux à-côtés, parfois insolites. Gasquet réveille le public

On est loin des ambiances délurées des autres sports. Ici, les principaux acteurs montrent les gros yeux dès lors que le silence n’est pas roi. On se demanderai­t presque pourquoi ils ne créent pas d’esclandres avec la clientèle du restaurant juste au-dessus du court central. Tintement des couverts et conversati­ons engagées des convives, guère intéressés par le match en cours. Dans les travées – parfois clairsemée­s à ce stade de la compétitio­n – moult drapeaux bulgares s’agitent à chaque bon coup de Dimitrov. Le match d’après, les bannières espagnoles fleurissen­t. Nadal est archi-favori et les premiers échanges en attestent. Mais le public ne se prend pas d’affection pour Goliath mais pour David alias Dominic Thiem. « Les gens veulent voir du match, souffle un passionné. Qu’il mette au moins un jeu histoire de ne pas passer sous le baby. » Il en mettra deux. Pour l’honneur. Un court central qui ronronnait tranquille­ment. Jusqu’au match en trois sets de Richard Gasquet. Un frenchy héroïque mais trop juste face à Zverev (lire page 36). Des joueurs qu’on peut approcher au plus près… Trois gorilles, costards noirs et oreillette­s branchées, qui déboulent sur l’esplanade du village commercial, forcément ça attise la curiosité des badauds. Le connaisseu­rs ont vite reconnu la crinière blonde d’un joueur. Les néophytes de la balle jaune, eux, ne tardent guère à obtenir réponse à leur question. «Mais, c’est qui?» David Goffin vient faire quelques «emplettes» sur le stand de lunettes Maui Jim. Marque pour laquelle il est ambassadeu­r. Attroupeme­nt immédiat. Le Belge a toujours la côte malgré sa défaite du matin face au Bulgare Grigor Dimitrov. Quelques clichés de loin pendant que sa compagne supervise l’essayage. Et le voilà qui s’efface discrèteme­nt, aussi vite qu’il est arrivé, en direction de l’espace VIP. « Il a pris une paire pour le court et une pour tous les jours», souffle le vendeur de la marque. Au re lieu de choix pour espérer tchatcher avec les joueurs: le stand de cordage où ces derniers font bichonner leur outil de travail. Ou d’anciennes gloires…

À quelques minutes près, sur le stand à côté, c’est un autre habitué des courts qui attire les regards. Une ancienne gloire du tennis, pour le coup. Une longue file d’attente s’étire devant Goran Ivaniševic. Barbe grisonnant­e, cheveux poivre et sel, le Croate enchaîne les coups de griffe aussi rapidement que ses services jadis dévastateu­rs. « J’étais à Londres quand il a gagné Wimbledon en 2001. Je me souviens de son jeu en volée et de ces aces. Le match avait duré deux jours à cause de la pluie. Il a beaucoup donné aux fans de tennis», sourit Nicolo venu de Plaisance (Italie) avec Leone, son fils, chasseur d’autographe­s. Quant au principal intéressé, tout juste arrive-ton à lui arracher une confidence. « Mon favori pour la finale ? Je pense que Nadal va encore gagner un titre ici», lâche-t-il entre deux signatures. Des people en goguette Côté célébrités, le Rolex Masters est un peu l’antichambr­e du Grand Prix de Formule 1. Toutes proportion­s gardées, bien sûr. On y croise du beau monde à commencer par le prince Albert II. Moins en quart de finale, forcément. Hier, Marco Simone et Olivier Dacourt ont délaissé le ballon rond, le temps de zieuter Rafael Nadal en train de ratatiner son adversaire du jour. Pareil pour le trio de basketteur­s (Ali Traoré, Gérald Robinson et Georgi Joseph) dont les mensuratio­ns ont dû en gêner plus d’un dans les tribunes du court central. Avant-hier, on croisait aussi les footballeu­rs Falcao, Dante ou Pléa. Le style vestimenta­ire

Il y a ceux qui se la jouent chic. Ou qui dégainent le costard, un brin courageux en ces temps de fortes chaleurs. Il y a les classiques. Ou les sportifs, short et casquette de sortie, comme leurs idoles de la semaine. Mais la palme revient aux Mirror Characters, ce quatuor déjanté au costume un brin… réfléchiss­ant.

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(Photos Jean-François Ottonello, Manuel Vitali/Dir. Com et T.P.) Sur et en dehors des courts, on croise du beau monde : l’ancienne gloire du tennis, Goran Ivaniševic, ou encore David Goffin, tout juste éliminé après son match du matin, mais aussi un trio de basketteur­s de l’ASM. Dans les travées, les drapeaux sont...

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