Monaco-Matin

Risque d’attentat : le CHPG apprend auprès des experts

Une centaine de médecins et personnels soignants est venue assister à une soirée d’informatio­n sur la prise en charge des patients en cas d’action terroriste similaire au 14-Juillet 2016 à Nice

-

Gérer les hémorragie­s, les voies aériennes, les problèmes respiratoi­res, les états de choc et évacuer les victimes dans l’ordre… Plus la situation est critique, plus il faut des protocoles simples. » Eric Voiglio, médecin inspecteur de Santé publique à la direction de l’action sanitaire de Monaco, a l’expérience qui permet d’expliquer comment il faut agir entre le lieu d’un attentat et l’hôpital. Le décor est planté. Une centaine de médecins et personnels soignants du Centre Hospitalie­r Princesse-Grace viennent de se réunir dans l’amphithéât­re de Lou Clapas pour une soirée sur le thème du terrorisme. Plus exactement: « La prise en charge médico-chirurgica­le des victimes d’attentats. »

«Le temps, c’est la vie»

Deux modérateur­s ont présenté les interlocut­eurs et les sujets qu’il est aujourd’hui indispensa­ble d’aborder: les docteurs Maurice Chazal et Hubert Perrin, respective­ment chef de service et chef de service adjoint en Chirurgie digestive et viscérale. Quelle conduite à tenir sur le terrain ? Comment sélectionn­er les victimes pour extraire du groupe les plus gravement atteintes ? C’est les questions auxquelles a répondu le Docteur Eric Voiglio. En cas d’attentat, un postulat : «Il faut gagner du temps, car le temps c’est la vie. » C’est au cours de ces soirées entre profession­nels que l’on apprend par exemple qu’il faut « donner du sang frais et chaud. Monaco a la liste des donneurs. » Car le premier objectif est d’arrêter les hémorragie­s.

Sang-froid et solidarité

Jean Catineau, praticien hospitalie­r, anesthésis­te réanimateu­r au CHPG, est également médecin pompier volontaire. Il a fait part de son expérience du 14-Juillet 2016. «Nous nous étions préparés pour l’Euro 2016 qui était estimé à haut risque. Nous nous étions donc équipés de kits pour lutter contre les hémorragie­s. Le 14-Juillet, le ratio infirmiers-médecins-secouriste­s a été favorable, même si l’alerte n’a pas fonctionné auprès des médecins. (Les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille ont pallié à ce problème.) Nous avons réussi à mobiliser énormément de gens. Sur zone, il y eut un énorme sang-froid et une solidarité même dans les moments les plus durs. » Au total, 290 victimes prises en charge ce soir-là sur la Promenade des Anglais, et 370 par les hôpitaux. Quatre-vingt sont arrivées elles-mêmes à l’hôpital. Si Maurice Chazal a évidemment souligné que tout le monde espère ne jamais faire cette expérience, il apparaît toutefois indispensa­ble d’informer le pus grand nombre avant d’envisager un exercice grandeur nature, comme le conseille le Professeur Patrick Bacqué.

 ?? (Photos Frank Fernandes) ?? « Le -Juillet, le ratio infirmiers-médecins-secouriste­s a été favorable, même si l’alerte n’a pas fonctionné auprès des médecins », témoigne Jean Catineau, médecin pompier volontaire.
(Photos Frank Fernandes) « Le -Juillet, le ratio infirmiers-médecins-secouriste­s a été favorable, même si l’alerte n’a pas fonctionné auprès des médecins », témoigne Jean Catineau, médecin pompier volontaire.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco