bonnes idées pour sauver les océans
Pour sensibiliser les jeunes à la protection des océans, le Musée océanographique a lancé un concours de projets auprès de l’Université internationale de Monaco. L’objectif est double: l’institution, qui oeuvre pour la protection des océans, pourrait mieux diffuser son message auprès des jeunes, s’ils fréquentaient le musée. Gagnant-gagnant. Et qui est mieux placé pour donner les idées que la génération concernée? Qui plus est étudiante en business? Quatre groupes ont présenté hier leurs projets devant un jury composé de Frédéric Genta, délégué interministériel chargé de la transition numérique de la principauté de Monaco, Jean-Philippe Muller, directeur de l’UIM, Peter Kütemann, président de Monaco Impact, et Robert Calcagno, directeur du Musée océanographique. Tous ont confié avoir été impressionnés par les dossiers présentés. Et si la plupart des étudiants ne s’étaient pas vraiment intéressés à la faisabilité de leur projet, Robert Calcagno a retenu que chaque dossier contenait une idée intéressante.
La « digital escape room »
C’est le grand jeu à la mode. Enfermé dans une pièce pleine d’indices, on doit résoudre des énigmes pour trouver la clef et sortir. Sauf qu’ici on parle d’une « escape room » digitale. Entièrement composée d’écrans tactiles, elle permet de changer le décor à volonté. Un jeu pour les plus petits pourrait consister à faire apparaître un fond marin sur les murs, pollué par les plasti- ques. Il faudrait alors repérer et collecter les déchets pour permettre aux animaux marins de nager librement.
Une application en réalité augmentée
Derrière ce nom barbare se cache l’idée d’utiliser l’appareil photo du smartphone pour jouer. L’environnement apparaît sur l’écran, et des éléments de jeu sont ajoutés. Ainsi, le visiteur pourrait partir à la chasse au poulpe dans le musée. Comme la plupart des applications gratuites, sous des dehors ludiques, il s’agit ici de récupérer un maximum de données sur les visiteurs du musée: âge, genre, nationalité, localisation à l’intérieur et à l’extérieur du musée, les endroits les plus visités et les moins visités, et le temps moyen passé à cha- que endroit. Interrogé sur l’éthique de la démarche, Stefan Schmack, étudiant à l’UIM, a su rassurer le jury: « Quand on a un smartphone, on sait que nos données sont utilisées par Facebook ou Google. Et personne ne soupçonnera le musée de faire une mauvaise utilisation des données. »
Un concours de design de sac en plastique recyclable
Concevoir un sac qui sera produit en plastiques recyclés. Les étudiantes qui présentent le projet expliquent: « Le sac peut prendre plein de formes différentes: sac de sport, sac de course, sac de plage… » C’est donc un objet qui cible large. Elles ont même déjà pensé à un partenariat : « Adidas produit déjà des chaussures en textile composé de plastiques recy-
clés, et ils produisent aussi des sacs. » Les sacs seraient ensuite vendus et 10 % des bénéfices seraient reversés à l’Institut océanographique de Monaco. Le Musée est promu auprès des jeunes, et empoche un revenu. Adidas n’a pas donné son avis sur l’idée.
Un concours de visuels choquants
Les images choc, ça fonctionne très bien pour la prévention routière. Pourquoi ne pas jouer sur la fibre compétitrice des jeunes, particulièrement développée sur les réseaux sociaux, pour les pousser à montrer dans quel état sont les rivages et les fonds marins? Un outil pour procéder à autant d’électrochocs que de visualisations.