Macron, réformateur sûr
Au terme de sa première année d’exercice, le chef de l’Etat est parvenu à restaurer la fonction et à asseoir son autorité. Mais notre sondage BVA le montre déconnecté des classes populaires
Après bientôt une année de quinquennat Macron, une évidence s’impose : l’opinion ne s’est pas encore cristallisée. Sondage après sondage, on sent bien que les Français oscillent, qu’ils n’ont pas encore tout à fait arrêté leur jugement sur ce Président bulldozer qui les séduit autant qu’il les agace. Sensibles à la prestance et à l’incarnation de la France, ils apprécient l’image revalorisée qu’il renvoie de notre pays. Ils goûtent aussi, avec plus de modération déjà, son envie d’aller vite, de faire ce qu’il a dit, quitte à bousculer très souvent. Mais ils sont, a contrario, agacés par un sens de l’autorité qui flirte régulièrement avec la morgue. Surtout, l’impression s’est désormais durablement installée que le chef de l’Etat est de droite bien plus que de gauche, ce qui lui vaut la bienveillance des sympathisants des Républicains, tandis que ceux de gauche n’en attendent plus grand-chose, ne le considérant plus comme l’un des leurs, s’il le fut. Voilà, dans les grandes lignes, ce que révèle notre sondage BVA (1) sur la premièreannéed’EmmanuelMacron àl’Elysée, jugéedemanièreplutôtnégative. Unindicateur doitnotamment l’alerter : la masse de ceux, en colère ou résignés, qui n’attendent déjà plus grand-chose de sa politique. 1. SondageeffectuéparInternetles18et19avrilauprès d’un échantillon représentatif de 1011 électeurs.