Monaco-Matin

Monaco se relance à Caen grâce au jeune Sylla

Grâce à leur victoire 2-1 à Caen, l’ASM reste sur le podium de L1. Un succès arraché dans les arrêts de jeu par le jeune Moussa Sylla auteur d’un doublé

- FABIEN PIGALLE

Au coup d’envoi sur la feuille de match, Moussa Sylla, 18 ans et 5 mois, formé au club, avait la lourde tâche d’évoluer à la pointe d’une attaque monégasque en berne (deux buts en trois journées et aucune victoire). Le jeune Sylla avait le devoir de faire oublier le capitaine Radamel Falcao, blessé et resté en Principaut­é. Au final, ce fut une grande soirée pour l’ASM. Parce que celle-ci a souffert le martyr. Parce que son sauveur est un parfait inconnu. Parce que l’équipe était privée au coup d’envoi de Jemerson, Fabinho et Diakhaby suspendus, Falcao donc, mais aussi Balde et Jovetic blessés. Et puis Sylla s’est offert un doublé. Il a fait chavirer le coeur, de son père qu’il est venu embrasser sur l’ouverture du score (13’), puis ceux de ses coéquipier­s sur son ultime but à la 91’ synonyme de trois points. « On l’a bien chambré dans le vestiaire, je peux vous dire qu’il va payer son restau, c’est certain », plaisantai­t Almamy Touré, très heureux pour son ami. «On a grandi ensemble au centre de formation », rappelle-t-il avant de poursuivre : « C’est un travailleu­r, il ne lâche jamais rien sur le terrain. Il va toujours au bout de ses efforts et propose ». « Il peut jouer partout devant… Franchemen­t, sur son but, j’étais vraiment content pour lui », avouait Adrien Bongiovann­i, 19e homme hier à Caen, et partenaire toute la saison en N2. La petite pépite couvée par Monaco ne s’est pas exprimée devant la presse. Préservée des projecteur­s. Mais on imagine ses émotions incontrôla­bles. «Jeme souviens avoir marqué de la tête contre Rennes pour ma première titularisa­tion également », poursuit Touré. « Ce sont des moments inoubliabl­es… quand on marque on se dit “non, ce n’est pas possible” ».

Un miracle ?

On ne va pas se mentir : avant la rencontre, on voyait mal cette équipe rajeunie ramener quelque chose de Caen. Autant être honnête et se dire les choses. Et c’est aussi pour cela qu’il ne faut pas sous-estimer le tour de force de l’ASM, qui, après avoir été rattrapée au score sur un but de Santini (40’, 1-1), était retombée dans ses travers : défense basse, déchets techniques, aucune maîtrise du match etc. Compte tenu de la spirale négative enclenchée par la rouste infligée par le PSG (7-1), prolongée par la défaite à Guingamp (3-1) et le nul à domicile contre Amiens (00) ; oui, gagner à Caen relevait de l’exploit ! Soyons clair. « Il faut dire merci aux petits qui se sont donnés à 100 % », insistait Andrea Raggi. A la mi-temps, Leonardo Jardim pouvait prétendre au titre d’entraîneur le plus hagard de cette fin de saison… Mais au coup de sifflet final, c’est bien lui qui serrait le poing de la victoire. Inespérée, on l’a déjà dit. La providence ? « La chance ? Il faut beaucoup de travail pour en avoir », balaye le coach avant de préciser : « Notre boulot, c’est d’éduquer tout le monde à ne rien lâcher… ça fait quatre ans que je le montre et ça nous a permis d’être champion, quart et demi-finaliste de Ligue des Champions ». Est-ce que cela suffira pour justement, retourner en Ligue des champions ? Trop tôt pour le dire. Une chose est sûre : les Monégasque­s se sont remis à l’endroit. « Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu une cohésion aussi forte dans le vestiaire », avouait Kevin N’Doram, très bon hier. « La défaite contre le PSG est restée longtemps dans notre tête…, reconnaiss­ait Raggi. Mais on ne lâche rien, on est toujours là. Dans le foot, on traverse toujours des moments compliqués, c’est normal mais il faut lever la tête et croire en nous. Ça fait 6 ans que je suis là et j’ai toujours été sur le podium ». C’est encore le cas ce matin, même si Lyon et Marseille ont aussi fait le plein hier.

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Glik, les poings serrés.

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