Politiquement Indiscret
■ Réforme éducative : le bémol de Leleux Le sénateur LR Jean-Pierre Leleux, sans être macroniste, loin de là, est en en phase avec l’action de « restauration des fondamentaux » menée à l’Education nationale par Jean-Michel Blanquer. « Ce qu’il est en train de faire, nous aurions aimé le faire ! », résume-t-il. Un bémol, toutefois… Le sénateur grassois juge inopportun de rendre la scolarité obligatoire dès ans. « Autant je pense qu’il faut faire obligation aux maires d’accueillir tous les enfants de ans dont les parents le souhaitent, autant je pense que, si les parents veulent instruire eux-mêmes leurs enfants jusqu’à l’âge de ans, cela devrait pouvoir rester leur droit. Je privilégie la liberté des parents de mettre, ou de ne pas mettre, leurs enfants à l’école dès l’âge de ans, de même que la possibilité de faire en sorte que, s’ils le souhaitent, l’inscription soit acceptée par l’autorité municipale. Par ailleurs, j’ai quelques doutes sur l’efficacité de la mesure. En Finlande, pays reconnu comme l’un des plus performants d’Europe en matière d’éducation, l’école n’est obligatoire qu’à partir de ans ».
Lui suggère, « au lieu d’abaisser le caractère obligatoire de la scolarisation à ans, de passer à ans, au lieu de , l’âge minimal de sortie du système scolaire, avec une meilleure orientation vers un apprentissage professionnel ».
■ Les institutions islamiques rejettent les amalgames Après la récente publication du Manifeste des , dénonçant le retour d’un nouvel antisémitisme et stigmatisant certains versets du Coran incitant à la violence, la Fédération azuréenne des mosquées et des institutions islamiques indépendantes
a exprimé son inquiétude de voir «des angles binaires utilisés pour dénoncer un antisémitisme musulman ».
Tout en regrettant que « certains imams dépourvus de discernement cautionnent l’islamisation de tous les problèmes sociétaux et s’engagent sur des terrains minés sans outils épistémologiques », la Fédération
souligne que « la vie humaine reste pour les imams et responsables associatifs musulmans, à la lumière de leurs textes, une vie sacrée que personne n’a le droit d’ôter ». Elle se désole donc que les signataires du Manifeste « continuent à penser le racisme d’une façon sélective », déplorant « des attaques répétées et savamment orchestrées contre l’islam que l’on veut rendre délibérément, pour l’opinion publique, à l’origine de tous les maux dont souffrent nos sociétés ». « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur des hommes », conclut la Fédération en citant Albert Camus et en invitant à « éviter les raccourcis pour combattre la haine, d’où qu’elle vienne ». ■ Valetta-Ardisson défend les circuits courts La députée LREM Alexandra Valetta-Ardisson est intervenue en commission des affaires économiques pour « impliquer la restauration collective vers un modèle de développement durable », dans le
cadre du projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire. La députée de Menton a défendu un amendement visant à inscrire dans
le projet de loi « des objectifs chiffrés en matière de restauration collective responsable, en soutenant des sources d’approvisionnement liées au commerce équitable et aux circuits courts utilisant des produits biologiques ou en phase de conversion vers l’agriculture biologique ». ■ Debout la France éreinte le film « à la gloire » d’Herrou Jean-Marc Chipot, conseiller national de Debout la France, et Sophie Mori, patronne du parti de Nicolas DupontAignan dans les A.-M., s’étranglent de concert de la présentation, en séance spéciale hors compétition, du film
Libre de Michel Toesca au Festival de Cannes. Tous deux voient dans ce long métrage, qui retrace le combat de Cédric Herrou en faveur des migrants, une supercherie « du business solidaire au show-business », estimant en substance que sous des apparences généreuses, l’agriculteur de la Roya ne rend pas service aux migrants, ne leur garantissant qu’un « passeport pour les trottoirs de Paris ou la jungle de Calais », quand lui s’accapare «les honneurs de la presse et des télés ».
Ils pointent dans Libre un film «àla seule gloire de Cédric Herrou, trônant en majesté au milieu d’une cour en renouvellement perpétuel », quand les migrants, eux, réduits au rang de seconds rôles, « ne sont pas près d’être libres, entre les mains de la mafia albanaise à Calais ou trimant pour quelques euros dans un atelier clandestin de Cologne ». Leur crainte : « La diffusion à Cannes de Libre (qui sortira en salles le septembre, ndlr) est la garantie d’un retentissement planétaire et l’assurance d’un message direct à l’Afrique : à la frontière entre la France et l’Italie, existe une filière d’immigration illégale, c’est officiel. Toute la chaîne des passeurs peut se frotter les mains. »
■ Plaine du Var : Ensemble ! réclame un moratoire Le mouvement de gauche Ensemble !, par la voix de son porte-parole départemental Arthur Leduc, jugeant
que « la plaine du Var est aujourd’hui saccagée mais pas encore totalement bétonnée », « exige un moratoire sur toute construction supplémentaire, sur l’installation du MIN à La Gaude, sur le projet de transfert de la prison à SaintLaurent-du-Var et demande l’ouverture d’un débat citoyen pour élaborer un projet cohérent réellement écologique ».
Selon Arthur Leduc en effet, «Niceet la Métropole appellent sans complexe Eco-vallée ce nouveau quartier qui s’érige peu à peu dans la plaine du Var, une imposture langagière pour qualifier un couloir routier bétonné,
des immeubles mal conçus, une architecture improbable et sans cohérence et une verdure limitée au terre-plein central d’un boulevard ». Pour la gauche alternative et les
écologistes, « le projet est d’autant plus aberrant et absurde que cette vallée aux terres les plus fertiles de toute la région est à la fois le grenier, le verger et le potager historique de la ville de Nice et pourrait, sans problème, alimenter en production bio toutes les cantines des écoles ».
■ Lanquar veut refonder la tarification de l’eau Coresponsable d’EELV dans les AlpesMaritimes, Laurent Lanquar propose de nouvelles pistes pour la tarification de l’eau. « De nombreuses communes ou agglomérations sont revenues des concessions à de grands groupes, qui s’enrichissent sur le dos des classes populaires, en préférant des sociétés publiques locales. La considération de l’eau comme un bien commun n’est plus réservée aux seules communes de gauche, puisque même Christian Estrosi est revenu à une régie à Nice », pose-t-il en préambule, avant d’avancer
sa solution : « Une tarification progressive de l’eau potable. Le principe est simple : plus on consomme, plus le prix du m est élevé. Ainsi, les besoins vitaux (l’hygiène, l’alimentation) seraient gratuits pour les ménages (pour l’hygiène et l’alimentation), en faisant payer les usages de confort (jardinage) et plus encore les consommations excessives de luxe (piscines, golfs, jardins anglais, brumisateurs).» Pour accompagner cette tarification progressive, l’écologiste suggère en outre d’inciter à la réduction des besoins en eau, « en subventionnant l’acquisition de systèmes d’économie d’eau par les ménages et en relançant les réseaux d’eau non-potable, souvent délaissés par les communes depuis la seconde moitié du XXe siècle ». ■ Sénat : lutte d’influence Estrosi-Sassone - Leroy Pourtant de la même famille politique, Dominique Estrosi-Sassone et Henri Leroy ne s’apprécient guère, ce n’est même plus un secret de Polichinelle. Réplique de la guérilla Ciotti - Estrosi, l’affrontement entre les deux sénateurs LR se concentre actuellement sur le projet de loi dit Elan, d’évolution du logement. Alors que Dominique Estrosi-Sassone, spécialiste de la question, a été nommée rapporteur du projet de loi au Sénat, Henri Leroy vient de son côté d’écrire aux maires et conseillers municipaux des Alpes-Maritimes, dans le but de recueillir leurs doléances, leurs suggestions d’amendements, et d’être ainsi leur « porte-parole » au Palais du Luxembourg.