Monaco-Matin

Il agresse un automobili­ste après lui avoir refusé la priorité

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Un industriel italien, conducteur d’un Range Rover de location, s’est cru tout permis. Présomptue­ux et belliqueux, il a asséné plusieurs coups sur la tête d’un automobili­ste prioritair­e qui empruntait l’avenue Kennedy. La scène s’est passée sur le port Hercule, le 20 août 2015, vers 22 heures, au niveau de l’hôtel Miramar. Pourtant, l’ordre de passage oblige bien le véhicule s’engageant sur la route de la Piscine à céder la priorité à la voiture qui poursuit son trajet en direction du Yacht-club. Par chance, ni choc ni blessé. Mais du point de vue du bon sens et de la courtoisie au volant, le Transalpin est un rustre. Après un échange de grossièret­és dans la langue de Dante, ce béotien sort de l’habitacle et cogne le plaignant au visage et sur le crâne. À l’issue d’un dépôt de plainte, l’affaire est venue devant le tribunal correction­nel. À la barre, ce dernier expose les faits à la demande du président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e.

« Je ne l’ai pas menacé»

« Quel personnage ! Il était dans un fort état d’excitation. Il est sorti de sa voiture et il m’a surtout blessé Le véhicule, s’engageant sur la route de la piscine, devait céder la priorité.

au cuir chevelu. Puis il est parti… Heureuseme­nt, il y avait beaucoup de monde : des témoins ont relevé le numéro d’immatricul­ation de son SUV (véhicule de loisirs bicorps) de location. Pour ma part, je

ne suis pas sorti du véhicule et je ne l’ai même pas menacé. Je demande 20 000 euros de dommages et intérêts, car cet incident m’a privé d’un important voyage à Londres. » (Illustrati­on J.-F.O.)

« Le prévenu qui est absent à l’audience, rappelle le magistrat, donne une version contraire ! Il serait resté dans sa voiture et en vous voyant arriver, il s’est senti agressé et se serait défendu… » Des assertions fausses pour la victime. « Un conducteur d’une puissante cylindrée, présume le premier substitut Olivier Zamphiroff dans ses réquisitio­ns, peut se voir dans une possibilit­é de dominer autrui et se croire autorisé à s’écarter des règles. Un comporteme­nt inadapté et intolérabl­e. Cette violence doit entraîner une sanction sévère : trois mois d’emprisonne­ment avec sursis!»

« Il ne s’est pas senti plus fort »

La défense mesure la dureté des mots du parquet. « Mon client, affirme Me Alexis Marquet, souhaite faire amende honorable et s’excuse. Il ne s’est pas senti plus fort. Il avait une seule intention : passer une bonne soirée. Il y a eu un malentendu sur l’origine du différend et de la priorité… Ce père de trois enfants, industriel bolognais, n’a jamais eu de problème avec la justice. Il participe au soutien de la vie sportive dans sa ville d’Émilie-Romagne. Soyez indulgent pour cette erreur de parcours isolée.» Le tribun al suivra les réquisitio­ns du ministère public et allouera la somme de 5 000 euros à la partie civile.

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