Monaco-Matin

Affaire Grégory: toutes les mises en examen annulées

Enième rebondisse­ment : les magistrats de la chambre de l’instructio­n de Dijon ont annulé hier les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob pour le rapt mortel du petit Grégory

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Les contrôles judiciaire­s qui pesaient sur les trois suspects de cette affaire qui a tenu la France en haleine depuis 33 ans ont été levés. Mais la décision des magistrats «porte sur des points de procédure et non pas sur des éléments touchant au fond du dossier », a rapidement précisé dans un communiqué le procureur général de Dijon Jean-Jacques Bosc.

Vers un pourvoi en cassation

«L’affaire Grégory continue. Les actes d’enquête essentiels n’ont pas été annulés », a-t-il ajouté, en précisant qu’il avait jusqu’à mardi pour former un pourvoi en cassation et, qu’à défaut, il pourrait demander ensuite le renouvelle­ment des mises en examen. Les avocats des époux Villemin, les parents de Grégory, ont d’ores et déjà demandé « que la chambre de l’instructio­n convoque à nouveau Murielle Bolle et les époux Jacob pour leur notifier à nouveau leur mise en examen, en bonne et due forme». «Le bien-fondé de ces mises en examen n’a en rien été remis en cause », ont-ils insisté dans un communiqué. Pour eux, la Cour a simplement relevé que la présidente de la chambre de l’instructio­n Claire Barbier, qui avait prononcé seule ces mises en examen, « n’en avait pas le pouvoir juridique, et que c’est à la chambre de l’instructio­n collégiale­ment d’en décider ».

« Un camouflet »

« C’est une très belle victoire pour nous », s’est toutefois félicité l’un des conseils de Mme Bolle, Me Christophe Ballorin, en y voyant une preuve de l’innocence de sa cliente. « Sa mise en examen tombe, son contrôle judiciaire également. » « C’est encore un nouveau rebondisse­ment énorme dans ce dossier » et « manifestem­ent un camouflet pour l’enquête », a réagi de son côté Me Frédéric Berna, l’un des avocats de Jacqueline Jacob. Les époux Jacob « n’ont plus rien à voir dans ce dossier », a estimé son confrère Stéphane Giuranna devant la presse à Nancy, alors même que les propos du procureur général laissent toujours planer une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Les deux septuagéna­ires Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, avaient été les premiers à être mis en examen en juin dernier, lors d’une spectacula­ire relance de cette énigme judiciaire jamais résolue depuis la mort, il y a trois décennies, du petit Grégory. Jamais inquiétés jusqu’alors, ils sont soupçonnés d’avoir été les «corbeaux» de l’affaire, à l’origine de plusieurs lettres anonymes bien renseignée­s, mais aussi d’être impliqués dans le rapt et la mort du garçonnet dans le cadre d’un « acte collectif ». Fin juin, Murielle Bolle, 48 ans, était mise en examen à son tour, soupçonnée d’avoir participé à l’enlèvement du petit garçon de 4 ans, dont le corps avait été retrouvé pieds et poings liés dans la rivière Vologne le 16 octobre 1984.

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(Photos archives PQR/Le Parisien) Murielle Bolle et les époux Jacob avaient été mis en examen en juin dernier.
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