NDDL: nouvelle opération d’expulsion dans la ZAD
Une deuxième opération d’expulsion dans la ZAD de Notre Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) a été lancée hier à l’aube par les forces de l’ordre contre ceux des occupants qui « refusent toute discussion et rejettent l’idée d’occuper ces terres de façon légale », selon le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Dix-neuf escadrons de gendarmerie, dont deux en réserve, étaient présents, soit 1 500 à 1 700 militaires. La liste des lieux visés avait été communiquée à l’avance aux zadistes par le général Richard Lizurey, patron de la gendarmerie nationale, «de manière à ce qu’il n’y ait pas de surprise ». L’opération devrait durer plusieurs jours et concerner, au total, une dizaine de squats. À 6 heures, la zone, dont les accès étaient bouclés par les gendarmes, s’est réveillée au son des tirs de grenades lacrymogènes et d’un hélicoptère qui survolait la zone, tandis que les zadistes avaient mis le feu à plusieurs barricades et défendaient leurs lieux de vie à coups de cocktails Molotov. Cinq squats étaient ciblés hier, dont «La Châteigne», «PuiPlu», «La Vosgerie» et «La Lande de Rohanne», tous à l’ouest de la D81. Environ 80 personnes ont fait face aux forces de l’ordre, selon les gendarmes, qui estiment
à environ 200 le nombre d’opposants radicaux présents sur la ZAD sur un total de 400 personnes.
Bombes artisanales découvertes
«On a en face de nous une centaine de personnes, les jusqu’au-boutistes, les gens qui sont juste là pour le “fight” », a estimé le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale. « Il y a des centaines de personnes à s’opposer aux machines de destruction et à la police. Tous les lieux de vie sont importants et des gens sont là pour les défendre. Les discussions avec la préfecture, c’est un enfumage. Sur le terrain, c’est expulsions et destructions» ,a de son côté affirmé l’un des zadistes. Peu après 8 heures, les cinq squats visés étaient sécurisées et les huissiers avaient terminé leurs constatations et procédures d’expulsion. Un calme relatif est revenu ensuite, marqué par quelques accrochages sporadiques. Un bulldozer a dégagé les barricades et rebouché les tranchées, ouvrant le passage aux engins de chantier afin de procéder à la destruction des habitations. À cette occasion, les forces de l’ordre ont découvert des bombes artisanales dans un campement d’une dizaine de tentes.