Pollution de l’air : la France se fait épingler par Bruxelles
Le gouvernement est déterminé à «accélérer les mesures en faveur de la qualité de l’air », ont assuré hier le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et la ministre des Transports Elisabeth Borne après le renvoi de la France devant la justice européenne. « Nous avons d’ores et déjà entamé une profonde transformation» et le gouvernement est « résolu à agir » pour « permettre à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé », ont-ils fait savoir, rappelant qu’un «paquet de nouvelles mesures seront inscrites dans la loi d’orientation des mobilités en juin ». La Commission européenne a renvoyé la France et cinq autres États devant la Cour de justice de l’UE en raison de manquements répétés à leurs obligations en matière de lutte contre la pollution de l’air, qui tue des milliers de personnes chaque année.
« Effets d’annonce qui doivent être concrétisés »
La France est visée pour le non-respect des limites de dioxyde d’azote (NO2), issu des pots d’échappement, principalement dans les agglomérations. En 2016, 12 zones, dont Paris, Marseille et Lyon, ont ainsi dépassé la limite moyenne annuelle de 40 microgrammes/m3, la capitale atteignant même 96 microgrammes/m3. L’Hexagone reste d’autre part sous surveillance concernant les particules fines (PM10). La Commission avait accordé en janvier une « dernière chance » à plusieurs pays européens, leur réclamant un plan d’action. La France l’avait soumis en février, avant de présenter également des plans spécifiques pour les 14 zones les plus polluées du pays. Mais même si la France a fait « beaucoup d’efforts », les engagements ne permettent pas «d’arriver à une mise en oeuvre d’ici 2020 », a commenté un responsable au sein de la Commission européenne. « De nombreuses mesures ne sont pas juridiquement ancrées dans la législation », a-t-il ajouté, décrivant des « effets d’annonce qui doivent être concrétisés ».