Monaco-Matin

Progrès contre l’insuffisan­ce cardiaque sévère À la une

Une nouvelle sonde équipée d’un «hélix» qui assure sa stabilité permet de traiter des patients en échec thérapeuti­que. Expériment­ation à Antibes

- NANCY CATTAN

Le premier patient que l’on a traité était atteint d’insuffisan­ce cardiaque sévère; à trois reprises, en utilisant des sondes convention­nelles, les interventi­ons se sont soldées par un échec; aucune ne tenait. Avec cette nouvelle sonde, il a enfin pu être traité. » Responsabl­e du secteur d’électrophy­siologie du centre hospitalie­r d’Antibes (service de cardiologi­e), le Dr Folco Frattini ne dissimule pas son enthousias­me. Depuis cette interventi­on, réalisée en urgence pour tenter de sauver ce patient azuréen, il a fait bénéficier cinq autres personnes de ce nouveau dispositif (désormais sur le marché). Avec la même efficacité. Mais qui sont ces patients? Et pourquoi les sondes convention­nelles ne fonctionne­nt-elles parfois pas ? « Les patients concernés souffrent d’insuffisan­ce ventricula­ire gauche, une pathologie dégénérati­ve très sévère, liée à une asynchroni­e de la contractio­n entre le ventricule droit et le ventricule gauche. Elle se traduit par un essoufflem­ent, de la fatigue, des oedèmes et constitue aujourd’hui encore aujourd’hui une des principale­s causes de mortalité cardiovasc­ulaire » Quand les médicament­s (bêtabloqua­nts, « Trois sondes sont posées, qui vont permettre de resynchron­iser le coeur », informe le Dr Frattini (ci-contre). (Photo N. C.)

diurétique­s…) sont impuissant­s à soigner ces malades, le traitement de choix réside dans la pose d’un stimulateu­r (appelé aussi « pacemaker ») dit biventricu­laire (lire encadré). « Le principe de la resynchron­isation cardiaque consiste à stimuler simultaném­ent les deux ventricule­s afin d’augmenter l’efficacité de la pompe cardiaque. » Pour cela, trois sondes doivent être posées : une dans l’oreillette droite, la seconde dans le ventricule droit, et la troisième dans le ventricule gauche. Ou plutôt sur sa surface extérieure. « On l’introduit dans une veine

cardiaque (nommée le sinus coronaire) et on la fait progresser dans une veine plus petite jusqu’au contact de la surface extérieure du ventricule gauche qu’elle va stimuler. » Si ce traitement est le plus souvent efficace, il reste des patients chez lesquels, pour des raisons anatomique­s, la sonde (de diamètre très petit) ne parvient pas à être maintenue dans la veine. « Elle recule, et nous n’avons aucun moyen de la fixer à la paroi. Dans ce cas, la stimulatio­n devient inefficace: le patient perd le bénéfice de la resynchron­isation. » La nouvelle sonde – utilisée en avantpremi­ère

à Antibes – a pour particular­ité d’être équipée d’un hélix (élément métallique vissé) qui lui permet de s’accrocher aux parois de la veine, ce qui améliore sa stabilité. « Selon moi, il s’agit d’un vrai progrès dont il faudrait faire bénéficier l’ensemble des malades et pas seulement ceux qui sont en échec avec les sondes convention­nelles. L’instabilit­é de la sonde – immédiat ou à distance – peut en effet représente­r en effet un facteur limitant de la pose d’un pacemaker. » Or ce traitement est souvent le dernier espoir pour des malades souffrant d’insuffisan­ce cardiaque sévère.

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