Bonnet, le coup du chapeau
Après ses titres sur 50 et 200 mètres nage libre, la Niçoise s’est imposée hier sur le 100 mètres avec, à la clé, un record de France et un temps sous la barre des 53 secondes qu’elle n’espérait pas franchir
C’est un triplé. Une sorte de coup du chapeau qui n’aurait sans doute pas laissé Raymond Domenech, aperçu mercredi au stade nautique de Saint-Raphaël, de marbre. Mais l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de football parti, c’est sous les yeux d’un certain Alain Bernard que la Niçoise Charlotte Bonnet vient de frapper un très grand coup. Et lui non plus n’est pas resté de glace. D’ailleurs, comment l’être ? Car après un premier titre et une première qualification européenne sur le 50 mètres nage libre obtenus mardi, après le sacre et un autre billet pour Glasgow sur 200 mètres glanés jeudi, la pensionnaire du Nice Olympic Natation, Charlotte Bonnet a remporté hier son troisième titre de la semaine, cette fois sur 100 mètres nage libre avec, à la clé, un temps canon (52’’74) et un nouveau record de France. « C’est de la folie, je pensais gagner quelques dixièmes, mais j’ai nagé bien plus vite que ce que j’espérais, confiait celle qui s’est tournée cet hiver vers l’aller-retour en grand bassin. Je n’en reviens pas, 53 secondes c’est une barrière mythique et un temps qui me semblait faisable… mais pas avant quelques mois ».
« Ce n’était plus du stress, mais de la peur »
Mais il faut croire qu’hier à Saint-Raphaël, le temps, comme les chronos d’ailleurs, se sont brutalement accélérés. Car déjà, dans la matinée et lors des séries, la Niçoise faisait l’aller-retour du stade nautique en seulement 53’’37. Une marque située à un centième du record de France dont elle s’était emparée en avril dernier à Marseille (53’’36). « Je suis arrivée décontractée dès le matin, et je le dois au travail réalisé ces derniers mois avec ma psy. Car il y a peu de temps encore, avant une course, ce n’était même plus du stress, mais de la peur ». Un stress, une peur, qu’elle a définitivement évacués cette semaine dans le bassin varois. La voilà aujourd’hui sereine et prête pour signer de grandes performances aux championnats d’Europe à Glasgow (3 au 9 août). Car n’en déplaise à Raymond Domenech, elle n’a pas eu besoin de l’ancien sélectionneur pour décrocher ses billets avec l’équipe de France, dont elle sera la patronne cet été en Écosse.