Monaco-Matin

Coke et cannabis : deux Niçois mis à l’amende

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Deux électricie­ns, en prise directe avec les stupéfiant­s, allaient travailler sur le chantier du restaurant «La DifférAnce», à Roquebrune-CapMartin. Mais pour rejoindre l’établissem­ent, il faut obligatoir­ement passer par la Principaut­é. Par manque de chance, le jeudi 8 mars dernier, les deux Niçois, âgés respective­ment de 29 et 38 ans, sont contrôlés par les policiers sur la portion de voie en territoire monégasque. Quand les agents s’approchent, ça sent la coke dans l’habitacle. Le conducteur reconnaît qu’il avait consommé de la drogue en France. Fouillé, il en avait 1,50 g dans la poche de son pantalon, avec un petit morceau de résine. Le second sortait 1,35 g de cannabis de ses fouilles. La suite est évoquée au cours de leur comparutio­n devant le tribunal correction­nel. À la barre, ils répondent à tour de rôle aux interrogat­ions du président Florestan Bellinzona. Pour le passager, ces prises sporadique­s serviraien­t plutôt une cause thérapeuti­que…

« Je ne fume jamais sur les chantiers »

«Je fume le soir pour m’endormir, assure-t-il. L’herbe était simplement restée dans mon pantalon. Mais je ne (Illustrati­on archives MM)

fume jamais sur les chantiers. D’ailleurs, depuis cette histoire, j’ai totalement arrêté la fumette. Je regrette énormément mon passé à problèmes…» C’est l’évidence pour le magistrat. « De nombreuses condamnati­ons et incarcérat­ions apparaisse­nt sur votre casier. La dernière date de février 2017 pour non-paiement de la pension alimentair­e.» Le conducteur fait profil bas et susurre juste quelques paroles pour écarter toute addiction. « Je vais être bientôt papa », rajoute-t-il. « Ces deux personnage­s, relève le procureur Alexia Brianti, détenaient de la résine et de la cocaïne. Certes, les quantités sont faibles. Mais ils ne pouvaient ignorer le risque de faire transiter la drogue par la Principaut­é. Les faits sont caractéris­és. Vous tiendrez compte des quantités pour l’un, et des antécédent­s pour l’autre, dont le comporteme­nt de délinquant l’oblige à porter un bracelet électroniq­ue. Il me paraît utile d’obérer leurs projets avec des amendes, respective­ment de 1000 euros et 2000 euros. »

« Il a d’ailleurs tout perdu ! »

Aussitôt, Me Myriam Houam, du Barreau de Nice, relève que son client «a fait à peine 200 m sur le territoire monégasque. Il avait pour 8 euros de cannabis sur lui. S’il a tout pour vous déplaire, il n’a jamais été poursuivi pour stupéfiant­s. Il a plutôt un grave problème avec l’alcool. Il a d’ailleurs tout perdu ! Il vient de faire quinze mois de détention. Fiché par la Banque de France, il se bat pour s’en sortir. Quant au côté thérapeuti­que, il peut être accepté. D’autant, me semble-t-il que Monaco vient d’y adhérer… » Me Bastien Caire, également du Barreau de Nice, estime que « la qualité des faits ne correspond à aucun trafic. Est-ce que l’élément de transiter par le territoire monégasque doit être retenu? Dans ce dossier, l’attitude de mon client démontre qu’il voulait coopérer. Il n’a aucun antécédent judiciaire ! Cette histoire ne peut que lui servir d’exemple… » Le tribunal condamnera respective­ment les deux prévenus à 200 euros et 400 euros d’amende.

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« J’ai totalement arrêté la fumette », a affirmé l’un des prévenus.

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