Opération «Zéro PV» à l’appel des syndicats de policiers
Une grève du zèle a été lancée hier par des syndicats des policiers et devrait durer jusqu’à mardi. Les gardiens de la paix sont en colère contre la nouvelle organisation du temps de travail. Une fois n’est pas coutume, l’ensemble des organisations syndicales (Alliance, Unité SGP, CFE-CGC, Synergie officiers, Unsa…) font front commun, vent debout contre leur administration. Laurent Laubry, secrétaire départemental d’Alliance, syndicat majoritaire aux plans national et départemental, confirme le mode d’action choisi : « Les grévistes feront la grève des procès-verbaux. Il n’y aura aucune verbalisation, que du contrôle préventif. Hormis, bien sûr, des infractions caractérisées qui mettraient des personnes en danger. »
Désaccord sur les récupérations
Les négociations sont d’autant plus âpres que les policiers s’estiment toujours aussi peu considérés alors que leur métier est, plus que jamais, à haut risque, notamment à cause de la menace terroriste. Un exemple cité par Laurent Laubry: «Depuis 2016, la semaine d’astreinte dans la fonction publique est passée de 121 à 150 euros. Sauf pour nous ! » Autre pomme de discorde : la récupération des heures supplémentaires, non payées, dont le total, dans la police nationale, avoisine les 20 millions d’unités. «Actuellement, les policiers récupèrent ces heures en posant, en fonction des possibilités du service, des congés », rapporte le syndicaliste. L’administration veut changer les règles : au-delà de 100 heures, le chef de service pourra imposer au policier ses dates de récupération. « On ne choisit pas de faire des heures supplémentaires, la moindre des choses est de nous donner le choix des dates de récupérations», critique Laurent Labri. Le 12 juin, une réunion est prévue à Paris avec l’administration centrale. À noter que les policiers municipaux, eux, ne sont pas en grève. Sur leur compte Twitter, la police municipale niçoise annonçait que plus de 13 500 infractions avaient été relevées depuis le début de l’année par la seule vidéoverbalisation (Nice-Matin d’hier). De quoi inciter les Azuréens à respecter le code de la route, y compris pendant la grève du zèle des policiers nationaux.