«Un avant et un après l’interview de Macron»
Jean-Jacques Bourdin, c’est la voix des matinales de RMC depuis 17 ans. Aujourd’hui, il est à parrain de la promo 2018 de l’EDJ, l’École du Journalisme de Nice. Un ton, un style
Il n’y a que l’honnêteté. Cela doit aussi nous guider. Je n’ai jamais donné une seule question à mon interlocuteur, ni même la moindre piste. C’est ma règle.
Ce que vous avez d’ailleurs fait pour l’interview de Macron avec Edwy Plenel. Inédit pour un président de la République… Exactement, comme avec Macron ! Je ne l’avais jamais fait je n’allais pas commencer avec lui.
Quel regard posez-vous sur votre interview du président aujourd’hui ? Je déteste les interviews en duo, ça a peut-être pesé un peu sur le débat, mais on doit savoir s'adapter et je représentais BFMTV et RMC. Je préfère le face à face, les yeux dans les yeux. Plenel pense peut-être la même chose d’ailleurs, je n’en ai pas parlé avec lui.
Avez-vous conscience d’avoir bousculé les codes de ce type d’exercice ? Je pense que les interviews de président de la République ne seront plus jamais les mêmes. Il y aura un avant et un après, c’est certain. Mais je ne sais pas ce que sera cet après.
Cette interview a déchaîné et divisé les foules… Les commentaires dans la presse, ou bien ceux que j’ai reçus ont été tellement tranchés oui ! Mais, c’est drôle, j’ai eu aussi des hommes politiques qui nous ont félicités.
On a parlé d’une interview agressive... L’agressivité, je déteste ce mot. Il n’y avait aucune agressivité. D’ailleurs, il n’y en a jamais avec qui que ce soit. Je pense juste que l’on a un peu bousculé la forme.
Macron bon face à vous, moins bon face à Pernault. Finalement, les hommes politiques n’ont pas tout à gagner à être bousculés ? Personne n’est dupe. On sait pourquoi, le président a choisi ce format-là et ces journalistes… Macron savait pertinemment ce qu’il faisait.