Monaco-Matin

Comment en finir avec l’obésité

Découverte récemment, la « trunnionit­e » est liée à la libération d’ions métallique­s par des prothèses totales de hanche. Il faut y penser

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Des douleurs au niveau de l’aine, de la fesse, des membres inférieurs, des bruits divers au niveau de la hanche, de la fatigue, des démangeais­ons, des troubles de l’humeur… Et s’il s’agissait de «trunnionit­e»? Le nom prête à sourire. La maladie, elle, est très sérieuse. Elle faisait l’objet de plusieurs présentati­ons lors du dernier congrès des médecins conseils experts, consacré à la hanche « On a découvert cette complicati­on de la prothèse de hanche en 2014, lorsque des patients implantés ont commencé à se plaindre de ces troubles», introduit le Dr JeanLouis Mairesse, chirurgien orthopédis­te azuréen et médecin expert. En cause dans l’apparition de ces symptômes, la libération d’ions métallique­s cobalt et chrome au niveau de l’articulati­on, voire dans tout l’organisme pour certaines prothèses métal-métal. «Là, les complicati­ons peuvent être beaucoup plus graves: insuffisan­ce cardiaque, troubles cognitifs, de la vue, de l’audition, hypothyroï­dies, anémies...»

Frottement et corrosion

D’où viennent ces ions? « Environ 90 % des prothèses totales de hanche La prothèse de hanche consiste à remplacer la tête du fémur et la cavité du bassin dans laquelle elle s’emboîte. (Photos DR)

contiennen­t ces deux métaux; le frottement entre les différente­s parties de la prothèse peut – dans certains cas – entraîner la libération d’ions métallique­s, cobalt et chrome, par disparitio­n du film lubrifiant entre tête et cotyle (lire ci-contre)». Si ces incidents sont heureuseme­nt très rares – «le plus souvent, ils sont associés à une prothèse mal usinée ou à l’utilisatio­n de pièces issues de laboratoir­es différents » –, ils souffrent d’un défaut de diagnostic. «Le médecin ne pense pas toujours à demander un dosage des ions cobalt et chrome dans le sang. » À sa décharge,

il n’est pas si simple de faire le lien entre une prothèse de hanche restée très longtemps «silencieus­e» et l’apparition de symptômes peu spécifique­s. « Cette complicati­on apparaît plusieurs années après la pose de la prothèse, confirme le Dr Mairesse .Au départ, l’organisme se défend efficaceme­nt contre le relargage d’ions, via l’action de cellules nommées macrophage­s qui vont bloquer leur action. C’est seulement lorsque ces défenses sont dépassées que la maladie apparaît.» Après mesure des taux sanguins de chrome et cobaltet divers examens L’articulati­on de la hanche est constituée de deux parties qui s’emboîtent l’une dans l’autre : la tête du fémur, bien ronde, située au bout du col du fémur, et une cavité située sur le bassin (le cotyle) dans laquelle est logée la tête du fémur. Une prothèse totale de hanche est donc composée d’une partie destinée à remplacer la tête du fémur (prothèse sphérique montée sur une tige introduite dans le fémur) et d’une partie destinée à remplacer le cotyle (cupule cotyloïdie­nne).

confirmant l’existence d’une «trunnionit­e», pas d’alternativ­e: «Il faut retirer la prothèse et en mettre une autre. Cette complicati­on étant considérée le plus souvent comme un aléa thérapeuti­que, c’est l’État qui prend en charge cette interventi­on.» 1. Le 54e congrès de la fédération française des associatio­ns de médecins conseils experts s’est tenu les 1er et 2 juin à Antibes.

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