Pour défendre le rail, la mobilisation continue... Les phrases
En arrivant sur la place de la gare de Breil ce dimanche matin, on avait un sentiment de déjàvu. Des associations, des élus, des habitants de la Roya étaient rassemblés pour soutenir la modernisation et la pérennisation de la ligne ferroviaire NiceBreil-Cunéo. Plus de 250 personnes en tout, inquiètes car les choses n’avancent pas aussi vite que prévu. Il faut dire que le rapport Spinetta, qui préconisait la fermeture de plusieurs petites lignes dont celle-ci, était dans tous les esprits.
De nombreuses inquiétudes
La ligne est partiellement fermée pour une première phase de travaux, financée par l’État italien. Sauf que les travaux ont pris du retard et que la SNCF a annoncé que même lorsqu’ils seront achevés, ils ne permettront pas de rétablir la vitesse à 80 km/h. Les phases suivantes de travaux n’ont pas encore été programmées, alors que 10 millions ont été prévus dans le cadre du Contrat de plan Etat-Région, auxquels il faut ajouter 2 millions du Département, 2 de la Carf et 5 de la Région Piémont. Enfin, personne ne sait où en sont les négociations pour l’élaboration d’une nouvelle convention d’exploitation, qui remplacerait celle de 1970 devenue obsolète. Ce sont toutes ces inquiétudes qui ont été exprimées par les associations : Comité Franco Italien de défense de la ligne, Amis (Photos S.O) du rail azuréens, association Giuseppe Bianchéri… Ils ont été suivis en cela par les élus présents, qui chacun avec sa sensibilité a exprimé son désarroi face à cette situation qui semble s’enliser et affirmé la nécessité de poursuivre la mobilisation. La conseillère régionale Laurence Boetti-Forestier, la conseillère départementale Valérie Tomasini, les maires de Breil-sur-Roya, Fontan, L’Escarène, Touët-de-l’Escarène, les 1er adjoints de Tende et Saorge, des élus de Sospel et Cunéo, étaient au rendez-vous. Dans le climat actuel, lorsqu’on évoque des questions en lien avec le transport ferroviaire, le débat autour de la réforme de la SNCF, du statut des cheminots et de l’ouverture à la concurrence n’est jamais loin. Ainsi, avec l’accord des associations organisatrices, un représentant de la CGT a pris la parole et affirmé son soutien à la mobilisation qui, selon lui, doit dépasser les enjeux locaux et s’inscrit dans la défense d’une cause nationale. Ceux qui le souhaitaient ont ensuite pris le train pour aller manifester à Nice. ■ “Jemesuisvuerefuser l’entrée au Palais Préfectoral lors de la commission intergouvernementale. Cela illustre bien le mépris à l’égard des élus locaux et la difficulté que nous avons à nous faire entendre ” Laurence Boetti-Forestier, conseillère régionale.
■ “Les Italiens étudient un projet de ligne à grande vitesse entre Cunéo et Nice. Autant dire que, dans notre secteur, on regardera les trains passer ” Valérie Tomasini, conseillère départementale.
■ “On nous parle sans cesse de transition écologique. Mais nous attendons les actes. Nous savons très bien que ce qui est vraiment écologique, c’est le rail ” André Ipert, maire de Breil-sur-Roya.