Monaco-Matin

FOOTBALL LIGUE  / OGC NICE

Patrick Vieira a démarré une brillante carrière de footballeu­r à Cannes. A Nice, il prend son envol en tant qu’entraîneur sur un banc européen

- WILLIAM HUMBERSET

(Photo Frantz Bouton)

Nice ? French Riviera ? » Quelques fans de la Major League Soccer (MLS) ont légèrement tiqué sur la destinatio­n de Patrick Vieira, coach démissionn­aire du New York City FC. Le City Football Group avait tracé une voie royale à Manchester pour Vieira, en cas de départ de Guardiola. A la limite, Arsenal aurait pu titiller le champion du monde 1998 pour succéder à Wenger. Mais l’OGC Nice, “What ?” « Tout ce que fait Patrick est réfléchi, reprend de volée Mickaël Marsiglia, qui partage 25 ans d’amitié avec Vieira. Il est très minutieux, il ne laisse rien au hasard. Dans sa vie comme sur le terrain. Il ne vient pas ici pour le soleil. L’affaire avec Nice dure depuis un certain temps, ça ne m’étonne pas. Il ne prend jamais de décision sur un coup de tête. Et quand il a choisi une direction, il ne dévie plus. C’est un mec de valeur, un homme de principe. » Qui fonctionne à l’humain. « En discutant avec le président (Jean-Pierre Rivère) et Julien (Fournier, directeur général), j’ai rencontré des gens vrais. Qui m’ont donné envie de travailler à Nice. » « Au bout de vingt minutes de discussion, j’ai compris que c’était le coach que nous recherchio­ns », abonde Jean-Pierre Rivère. Le charme a opéré. Comme toujours avec cet homme que les titres et une immense carrière n’ont jamais changé. «J’ai négocié avec d’autres champions du monde par le passé. Chez Patrick, son humilité m’a tout de suite marqué, » remarque Julien Fournier. « C’est quelqu’un de très intelligen­t, courageux et ambitieux, admire Arsène Wenger, coach pendant neuf ans du capitaine des Gunners. Il a du charisme, je retiens surtout une forme d’autorité naturelle. Il n’a pas besoin de mettre un costume, c’est même une autorité distinguée. Il ne parle pas fort mais on l’écoute. Il attire l’attention par sa façon d’être ». Sur la Côte, l’écho est unanime. Et porte jusqu’à Cannes. Il y a vingtcinq ans, un autre binôme azuréen avait décelé le talent de Vieira : Guy Lacombe et Richard Bettoni, «des hommes très importants pour moi » admet Vieira avec une pointe d’émotion. « A 16 ans, il jouait à Tours. Le club partait en liquidatio­n judiciaire et Vincent Zomenio, un stagiaire à l’AS Cannes, nous a parlé d’un gamin à recruter là-haut, rembobine Richard Bettoni J’étais monté le voir. Un grand gabarit, qui avait de l’aisance dans la récupérati­on comme l’utilisatio­n du ballon. J’ai rencontré sa maman, Rose, et ses grands-parents pour les rassurer. Je suis content qu’on ait réussi à respecter le projet qu’on leur avait proposé. » Comme Zidane et Micoud, Vieira marque l’histoire de la formation cannoise. A 17 ans, il dispute son premier match profession­nel avec Luis Fernandez. «A chaque fois qu’il grimpait de niveau, il élevait le sien, admire Guy Lacombe. Parfois Luis me faisait descendre dix gars de la première. A l’entraîneme­nt, il pouvait y avoir des Madar, Priou... Patrick ne se mettait pas au niveau des autres, c’était le roi du terrain!» Avec Mickaël Marsiglia, il y aura une victoire en Gambardell­a en 1995. «Quand il arrivait sur le porteur, il faisait peur avec ses grandes jambes, rigole encore son ami. On l’appelait déjà la pieuvre!» Trois ans après, Vieira devient champion du monde et fait les beaux jours d’Arsenal et d’Arsène Wenger. «Dans la difficulté, à la guerre, sur terrain miné, t’étais sûr de pouvoir compter sur lui », confie l’Alsacien, d’abord surpris de retrouver Vieira sur un banc - «Je ne l’ai jamais vu prendre de notes. Qu’il devienne entraîneur, ce n’était pas marqué sur la peau du lapin!» -mais surtout confiant quant à son retour sur la Côte d’Azur. «Il est mûr pour le challenge niçois. Pour moi, Nice et Vieira, c’est une super rencontre. D’un côté un mec intelligen­t, et de l’autre un club qui fait une politique intelligen­te, qui a des résultats réguliers, qui joue au ballon... Il sera dans la lignée des coaches de Nice, ça jouait bien avec Lucien (Favre) et Claude (Puel). Il sera dans la continuité et fera jouer son équipe. Les dirigeants ne se sont pas trompés.» Sans l’assurance que Fournier et Rivère restent à la barre du club, Patrick ne serait jamais venu à l’OGC Nice. Le trio lance le Gym dans une nouvelle ère. La « French RiVieira ».

Nice et Vieira, une super rencontre ”

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A l’AS Cannes, Vieira a remporté la coupe Gambardell­a .

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