Monaco-Matin

Une Roquebruno­ise en prison pour conduite alcoolisée

- JEAN-MARIE FIORUCCI

La scène se passe mercredi 6 juin, vers 3 h 50. Le passager d’une voiture, certaineme­nt euphorisé par la boisson, a cru bon vociférer à la vue des policiers de faction à la place d’Armes. Il doit s’en mordre les doigts… Car pareils cris ont déclenché un contrôle en règle des agents. Et le constat fortuit de l’état d’ivresse de la jeune conductric­e, qui était au volant de sa voiture avec une alcoolémie de 0,80 mg par litre d’air expiré. D’où sa comparutio­n devant le tribunal correction­nel, menottée, à l’audience de flagrance de vendredi dernier.

En récidive légale

Dans le box, cette résidente de Roquebrune-Cap-Martin, apeurée, tourmentée, retient difficilem­ent ses larmes. D’une voix quasi impercepti­ble, l’attitude effacée, affectée par l’éventuelle condamnati­on redoutée en tant que récidivist­e, cette commis de salle de 21 ans reconnaît avoir bu deux bières au cours de ses passages à La Rascasse età La Brasserie. «Oui , admet le président Florestan Bellinzona. Mais deux Corona, avec de la tequila ! En quelque sorte, à la première bouteille vous étiez déjà en infraction. Vous avez plus de trois fois le taux autorisé. Condamnée, le 29 septembre dernier, à cinq jours assortis du sursis pour ivresse, moins de huit mois plus tard, vous recommence­z ! Vous n’êtes plus accessible au sursis et les cinq jours sont révoqués. » La prévenue s’excuse de n’avoir (Photo archives Monaco-Matin)

pas pris conscience de la forte alcoolisat­ion de la boisson consommée. Cette raison alléguée ne disposera pas la représenta­nte du parquet à une once de compréhens­ion. « Une première condamnati­on, rappelle le procureur Alexia Brianti, avec un accident et une suspension du permis, n’a pas suffi à la sensibilis­er au danger de l’alcool au volant. Car on retrouve cette femme en récidive légale avec un taux quasiment identique quelques mois plus tard… Si des cris, lancés au passage devant les policiers, laissent entendre la possibilit­é de l’erreur de jeunesse, elle n’était pas en état de conduire. La prévenue doit-elle se blesser pour qu’elle comprenne ? Une mesure de liberté d’épreuve est inutile, car Madame n’a pas de problème avec l’alcool. »

« Elle a compris »

Dix à quinze jours de prison ferme seront requis. « Ne faites pas retourner ma cliente en prison, implore Me Clyde Billaud. Elle risque de perdre son emploi. Il n’y a eu aucun accident ni inadaptati­on à la conduite. Elle se sentait même en état de conduire. Ne la considérez pas comme un danger… Au bout de deux nuits en détention, elle a compris le message. Cette jeune femme est largement accessible à la liberté d’épreuve. Faites une applicatio­n bienveilla­nte de la loi pénale. » Peine infligée et révocation du sursis se solderont par dix jours à la maison d’arrêt.

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Une Roquebruno­ise de  ans passera dix jours derrière les barreaux.
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