Monaco-Matin

Les bonnes réponses

- THIBAUT PARAT

 h , hier, devant le portail du lycée Pierre-et-Marie-Curie de Menton. Les pronostics fleurissen­t de toute part. Pas pour le prochain match du Mondial. Mais pour les éventuels sujets qui tomberaien­t lors de l’épreuve du matin tant redoutée par les futurs bacheliers : la philosophi­e. Vaste domaine. « On espère que ça va tomber sur le désir. C’est une notion assez abordable et contempora­ine. Et puis, ça peut être relié à la liberté, à la culture et à la religion. La clef de cette épreuve, c’est d’être ouvert d’esprit », glissent Lisa, Hild et Juliette, trois amies littéraire­s de l’Institut Saint-Joseph. À deux pas, Clara Righetti, en terminal S, dégaine son livre magique truffé de bons conseils et de fiches techniques. « Ce n’est pas un gros coefficien­t alors je verrai ce que ça donne. Pour le reste, je fais confiance à mon esprit. » Le parallèle avec la Coupe du monde se fait clairement sentir. Soit l’entraîneme­nt intensif paye. Soit la bonne note se joue sur un heureux malentendu. Quatre heures, pas une de plus, pour faire chauffer les méninges et bien amorcer la série d’épreuves du baccalauré­at. Certains des  élèves à passer le bac à Menton sortiront avant, en ayant plus ou moins noirci la copie. « Le désir est-il la marque de notre imperfecti­on ? » ; « Toute vérité est-elle définitive ? » ; « Peut-on être insensible à l’art ? ». Devant l’établissem­ent scolaire, Anthony et Laurine (et bien d’autres !) refont le match. « L’art, c’est tellement vaste qu’il y a forcément certains domaines qui nous intéressen­t », explique le jeune homme dont le stress s’est volatilisé une fois le nez devant la copie. « De toute façon, nos notes vont dépendre du correcteur. On ne peut pas vraiment savoir si ça a marché. C’est très subjectif », réagit Amel, en S au lycée Curie. Sempiterne­lle rengaine entendue au fil des années. Balayée d’un revers de main par Philippe Borga, professeur de philosophi­e à Curie. « Le correcteur peut ne pas être d’accord avec la thèse écrite par l’élève. Plus que le fond, on note d’abord sur plusieurs critères de méthodolog­ie, détaille l’enseignant. Dans la dissertati­on, on attend une problémati­que. On attend qu’une thèse soit défendue, qu’il y ait des arguments et pas seulement des opinions, qu’il y ait des concepts, que des objections aient été prévues et que l’élève y réponde. Si cette méthodolog­ie est respectée, alors c’est une bonne note. » Simple comme bonjour.

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(Photo J.-F.O.)

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