Monaco-Matin

4 ans après, la tortue Rana remise à l’eau à Monaco

Recueillie en 2014 par le Musée océanograp­hique, cette tortue caouanne a retrouvé la Méditerran­ée hier. Un moment d’émotion pour toute l’équipe qui a pris soin d’elle pendant quatre ans

- Textes : Audrey CORMINBOEU­F monaco@nicematin.fr

Elle mesure 53 cm et pèse plus de 20 kg. Rana est en pleine forme. Totalement rétablie depuis l’époque où elle a été recueillie. Hier matin, très tôt, à deux kilomètres au large de Monaco, la tortue caouanne a dit au revoir à sa famille d’adoption. Sur l’embarcatio­n, Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanograp­hique, est ému. «C’est une belle histoire», souffle-t-il.

 grammes en …

Quatre ans sont passés depuis que Steve Sandrin, moniteur de voile au Yacht-club de Monaco, a découvert la petite tortue engourdie, dans une eau beaucoup trop froide. Ce 9 avril 2014, la tortue a des mensuratio­ns de bébé : 10 cm pour 125 g. En outre, elle est dans un état critique. Steve la recueille, la dépose dans un seau et monte aussitôt sur le Rocher. Le Musée océanograp­hique est le seul endroit à Monaco qui pourra soigner la tortue. «Je suis content d’avoir pu participer à ce sauvetage et ravi de voir qu’elle retrouve aujourd’hui son milieu naturel», confie-t-il. L’équipe de soigneurs du Musée prend alors le relais. La tortue est baptisée Rana, du prénom de sa marraine, une collégienn­e passionnée

de biologie marine. La tortue reprend des forces, grandit et passe de bassin en bassin, pour se retrouver dans celui qui ressemble le plus à son milieu naturel, le plus grand du Musée.

Le cordon n’est pas coupé

Quatre ans plus tard, Rana a donc pu retrouver son milieu naturel. La vraie question est maintenant de savoir comment elle va se débrouille­r. Richard Calcagno reste optimiste : « Ce n’est pas la première fois qu’une tortue est relâchée. Rana a un

bon instinct et très vite elle aura les automatism­es.» La tortue caouanne est l’espèce la plus commune en Méditerran­ée. Carnivore, elle mange des méduses, des crabes et des crevettes. Pas trop difficile. Quoi que, d’après le directeur du Musée, « elle n’aimait pas trop les méduses et préférait le saumon ». Et maintenant ? La « belle histoire » n’est pas terminée. Grâce à la balise installée sur sa carapace, ses déplacemen­ts pourront être suivis pendant deux ans. « Nous pourrons analyser ses comporteme­nts et sa migration », détaille Damien Chevallier, chercheur au CNRS. Le cordon entre le Musée océanograp­hique et la tortue n’est donc pas entièremen­t coupé.

 ??  ??
 ?? (Photo Michel Dagnino / Musée océanograp­hique) ?? La tortue a été mise à l’eau à  km au large de Monaco.
(Photo Michel Dagnino / Musée océanograp­hique) La tortue a été mise à l’eau à  km au large de Monaco.
 ?? (Photo Frédéric Pacorel / Musée océanograp­hique) ??
(Photo Frédéric Pacorel / Musée océanograp­hique)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco