« L’homme d’un seul match »

Que ce soit clair : j’ai été avocat commis d’office dans cette histoire. Ou plutôt procureur. Devant moi, Cristiano Ronaldo. Bien bronzé, et bien défendu par un autre Cricri, fan de la maison blanche et donc aveuglé par ses sentiments. Et cette question : Ronaldo sera-t-il l’homme de ce Mondial ? Jusqu’à présent, il a été l’homme d’un match que son équipe n’a même pas gagné. Et vous voulez le faire passer pour Jésus, Chris ? L’Espagne avait viré son coach deux jours plus tôt et De Gea avait encore sur ses gants les restes de paella de la veille. Satanées gambas ! Donc je suis désolé, mais non, Ronaldo ne sera pas le héros de ce mondial. Pas plus qu’il n’a été le Messie du Portugal en finale de l’Euro. Côté lusitanien, seul Eder aurait mérité sa statue. Une vraie. Pas celle de l’aéroport de Madère changée déjà à deux reprises. Ronaldo ne marquera pas les esprits. C’est comme ça. Pas plus qu’il n’a marqué les souvenirs du sculpteur qui a pondu ces deux horreurs. A la fin du Mondial on se souviendra de son coup-franc à la dernière minute. De sa détermination. De son short relevé. De son explosion de joie. Mais surtout, de ce quart de finale perdu contre je ne sais qui. Ronaldo aura tout tenté. Trop tenté même. Comme souvent. Il rentrera au pays une main devant, une main derrière. Neymar, une main sur le trophée et l’autre en l’air.