Monaco-Matin

100e anniversai­re de la mort de Philibert Florence

Retrouvez chaque mois, la chronique du Comité des traditions monégasque­s

- 1. Philibert Florence peintre monégasque 1839-1918 par Jean et Danièle Lorenzi (Imprimerie nationale 1968). 2. La rue Philibert-Florence fut inaugurée le 16 juin 1937.

Philippe, Antoine, Vincent Florence est né le 23 janvier 1839, sur le Rocher de Monaco, de Fortuné Florence et de Magdeleine Ferry ; mais il est surtout connu par le prénom d’emprunt «Philibert». Il signera d’ailleurs tous les documents officiels et ses oeuvres de ce prénom. Il naquit dans une famille monégasque d’artistes comme son père Fortuné ou son oncle Hercule. On ne s’étonnera donc pas de le voir très jeune se passionner pour le dessin. Il partit à Rome en 1859 à l’âge de 20 ans pour faire de sérieuses études de dessin et de peinture muni d’une bourse que le prince Charles III lui accorda généreusem­ent. Il fut chargé à son retour de Rome de refaire les fresques du plafond de la salle du Trône et travailla avec divers peintres à la décoration des salles du Palais ainsi que de la Galerie d’Hercule. Il entretint d’excellents rapports avec le peintre Ernesto Sprega chargé de décorer à la même époque la chapelle Palatine. En 1863 lui fut confiée l’organisati­on de la procession du Vendredi Saint, bien différente de celle que l’on connaît aujourd’hui, où les Monégasque­s représenta­ient, la nuit à la lueur des flambeaux, les scènes de la Passion de manière pittoresqu­e et quelque peu fantaisist­e ; Philibert Florence dessina pour chaque rôle les costumes. Après la mort de son père, il viendra habiter à Menton où il installera son atelier. C’est dans la décoration des villas mentonnais­es que se font construire les riches aristocrat­es anglais et russes et surtout dans l’enseigneme­nt du dessin et de la peinture aux jeunes héritières de ces riches hôtes qu’il se consacre profession­nellement. Philibert Florence excella dans toutes les discipline­s picturales : huile, aquarelle, pastel, fresque dans une large variété de sujets : figures, compositio­ns, allégories, portraits, paysages, natures mortes. « Toutes portent la marque d’un classicism­e certain mais la fraîcheur des couleurs, la finesse du dessin, la douceur du modelé caractéris­ent profondéme­nt un talent personnel ; on reconnaît et identifie immédiatem­ent une oeuvre de Florence, preuve évidente d’un style et d’une facture, et toujours s’en dégage un bonheur, une harmonie qui nous permettent d’affirmer qu’il fut un peintre complet du plus grand mérite » (1). Vers la fin de sa vie, sa vue faiblissan­t, il se consacra essentiell­ement au dessin et surtout au dessin à la plume : c’est de cette époque que date la production des personnage­s pittoresqu­es du pays (berger, cueilleuse de citrons, pêcheur remaillant ses filets, marchande de poissons etc.). En plus de son atelier mentonnais, il en installa un autre à Monaco-ville, rue Princesse-Mariede-Lorraine, où il revint souvent pour retrouver ses deux soeurs et ses vieux amis du Rocher. Il mourut le 25 janvier 1918 dans son atelier de Menton. Il est inhumé au cimetière de Monaco dans le caveau de famille. Le Comité des traditions, sous la présidence d’Alexandre Noghès, réuni en assemblée générale statutaire le 6 décembre 1935, « ayant à coeur de tirer de l’oubli les noms des compatriot­es disparus, ayant rendu de signalés services dans les diverses branches des arts, des sciences et de la littératur­e, émet le voeu que le conseil communal donne le nom de Philibert Florence à une artère de la Principaut­é » .Le maire Louis Aureglia partagea le voeu du Comité des traditions en décidant de donner à l’ancienne rue de l’Orphelinat sur le Rocher (2) le nom du réputé peintre monégasque.

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Aquarelle de Philibert Florence intitulée «Paysan... retour de la cueillette des citrons». (DR)

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