Sans accord de Brexit, Airbus menace de quitter le Royaume-Uni
À la veille du deuxième anniversaire du référendum qui a vu les Britanniques voter pour le Brexit, Airbus a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué, en avertissant qu’il allait revoir ses investissements au Royaume-Uni en cas de divorce sans filet. « Dit simplement, un scénario sans accord menace directement l’avenir d’Airbus au Royaume-Uni », dit abruptement Tom Williams, directeur d’exploitation de la branche de l’aviation civile d’Airbus. Les enjeux pour Londres sont énormes. Airbus emploie près de 15 000 personnes sur plus de 25 sites dans le pays, où il fabrique les ailes de ses avions civils et militaires. Il fait aussi travailler indirectement plus de 100 000 personnes, à travers un réseau de 4 000 fournisseurs et contribue, à hauteur de 7,8 milliards de livres, à l’activité économique britannique.
« Extrêmement inquiétante »
Au Pays de Galles, où Airbus génère environ 11 700 emplois directs et indirects, le gouvernement régional travailliste a qualifié l’annonce du groupe d’« extrêmement inquiétante». Jusqu’ici soucieuse de préserver sa marge de manoeuvre, Theresa May refuse d’exclure la possibilité d’une absence d’accord, même si elle répète que ce n’est pas l’option qu’elle privilégie. « Étant donné les bons progrès que nous continuons d’enregistrer dans les négociations, nous ne nous attendons pas à ce que le scénario d’une absence d’accord émerge », a indiqué un de ses porte-parole, indiquant que des responsables britanniques s’entretiendraient « aujourd’hui » avec Airbus.
Airbus a été placé hier sous le statut de témoin assisté à l’issue d’une audition par les juges enquêtant sur l’affaire « Kazakhgate ». Airbus était convoqué en vue de son placement sous ce statut, intermédiaire entre témoin et mis en examen, dans le cadre de l’enquête portant sur des soupçons de corruption en marge de contrats commerciaux conclus entre la France et le Kazakhstan sous la présidence de Nicolas Sarkozy.