Un fusil de paintball pour lutter contre les chenilles processionnaires
Pas d’affolement mesdames, messieurs au regard de la photo. Joseph Lorenzi et Frédéric Vial, agents communaux des espaces verts, sont deux garçons charmants au demeurant. Sauf lorsqu’il s’agit de traquer la chenille processionnaire (Thaumetopoea pityocampa)! Car, cette espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Notodontidae est un véritable fléau pour nos pins. « Elles causent des dégâts aux arbres car elles dévorent les aiguilles et créent également un problème de santé publique. Elles sont munies de poils urticants pouvant provoquer des allergies graves chez l’homme et l’animal», explique Frédéric Vial, le responsable des espaces verts.
Confusion sexuelle
Pour s’attaquer à ce problème, le service vient de s’équiper d’un fusil… de paintball. Bien évidemment, les traditionnelles billes de peinture sont remplacées dans le chargeur par des billes biodégradables contenant des phéromones. Explication : « Pour se reproduire, le papillon mâle détecte la trace phénoménale d’une femelle sur une grande distance », poursuit Frédéric Vial. « Le tir de bille de phéromone de synthèse sature la zone, les mâles sont alors perturbés et ne parviennent pas à localiser les femelles et meurent avant de s’accoupler ». Cette technique de lutte innovante, en cours de mise au point, s’appelle la « confusion sexuelle ». Les doses expérimentées lors de tests durant l’été 2 017 sont de 300 à 400 billes par hectare ou pour un arbre isolé, 30 billes sur l’arbre (dosage à valider, études en cours, N.D.L.R.). Pour le moment, les interventions ont lieu sur les secteurs boisés de pins, le village, route de la 1e DFL, le cimetière et la Coupière. «Mais des particuliers nous ont signalé des nids vers SaintRoman », ajoute Frédéric Vial. La guerre est déclarée !