Monaco-Matin

L’Assemblée va se pencher sur la révision constituti­onnelle

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Première bataille à l’Assemblée, à partir de demain, sur le projet de révision constituti­onnelle : majorité et opposition­s vont faire assaut de propositio­ns en commission, les uns pour enrichir, les autres pour déconstrui­re certaines mesures voulues par Emmanuel Macron. Suppressio­n de la Cour de justice de la République, réforme du Conseil supérieur de la magistratu­re et du Conseil économique, social et environnem­ental, différenci­ations territoria­les accrues – avec mention de la Corse – sont au menu du projet de loi « pour une démocratie plus représenta­tive, responsabl­e et efficace ». Ainsi que, plus contestée, l’accélérati­on de la procédure parlementa­ire d’adoption des textes. La majorité invoque « l’efficacité », les opposition­s de droite et de gauche dénoncent un «affaibliss­ement du Parlement», notamment un droit d’amendement restreint.

Environ  amendement­s

Si elle planchera jusqu’à jeudi sur 18 articles, la commission des lois de l’Assemblée ne fera que des choix indicatifs sur environ 1 300 amendement­s de tous bords, dont un petit quart de la majorité. Ce n’est qu’au lendemain d’un discours d’Emmanuel Macron devant Assemblée et Sénat réunis en Congrès à Versailles, le 9 juillet, que la bataille « La bataille du Parlement ne fait que commencer », a prévenu hier le président de l’Assemblée, François de Rugy, dans une tribune au Parisien. (Photo AFP)

majeure s’engagera pour deux semaines dans l’hémicycle sur le texte tel qu’écrit par l’exécutif. Les deux autres textes (ordinaire et organique) de réforme institutio­nnelle, porteurs des mesures emblématiq­ues de réduction de 30 % du nombre de parlementa­ires, limitation à trois mandats identiques dans le temps et d’introducti­on de 15 % de proportion­nelle aux législativ­es, ne devraient pas être examinés avant octobre à l’Assemblée. Quant à l’aboutissem­ent de toute la réforme, il a été repoussé à 2019. Sur le premier gros morceau au menu, le gouverneme­nt a déjà annoncé, par Nicolas Hulot, soutenir l’inscriptio­n de la défense de l’environnem­ent dès l’article 1er de la Constituti­on, et non à l’article 34 (qui définit le domaine de la loi), rejoignant la volonté de plusieurs parlementa­ires de la majorité.

« Un pot-pourri de tous les débats »

Par ailleurs, le groupe des « marcheurs » soutiendra la suppressio­n du mot «race» à l’article 1er, et diverses mesures issues notamment des groupes de travail installés par François de Rugy, pour un organisme de contrôle propre au Parlement ou un meilleur partage de l’ordre du jour avec le gouverneme­nt. Et Paula Forteza (LREM) va porter la propositio­n d’adosser à la Constituti­on une « charte du numérique », issue d’une mission Assemblée-Sénat. Sur un tel projet de loi amendable sans limites, les suggestion­s foisonnent, de l’exigence d’égalité femmes-hommes à la reconnaiss­ance des langues régionales en passant par… le rétablisse­ment du septennat. «Ce sera un potpourri de tous les débats depuis le début de la législatur­e », craint-on dans la majorité. À côté d’amendement­s sur la sécurité ou les quotas migratoire­s, le député azuréen Eric Ciotti (LR) veut par exemple ajouter la laïcité à la devise républicai­ne, et inscrire la « tradition chrétienne » de la France.

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