Monaco-Matin

Les Rolling Stones en grande forme devant   fans

Quelque 50 000 fans sont venus voir les légendes du rock, hier soir à Marseille, et sont repartis comblés par des Rolling Stones septuagéna­ires en très grande forme ....

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Même si en début de semaine des places étaient encore en vente pour cette escale marseillai­se, l’Orange Vélodrome, doté d’une capacité de 67 000 places, affichait hier soir une belle mine de fans, venus passer au tamis du No Filter Tour les pépites intergénér­ationnelle­s du groupe fondé à Londres en 1962. Pour l’événement, un teeshirt avec l’iconique langue des Stones était même édité aux couleurs de l’OM, frappée du slogan… «Droit au but ». Le nôtre sera d’approcher les abords des 1 500 m2 de scène, aussi immense que pour les prédécesse­urs (elle a nécessité un défilé de 40 semi-remorques), McCartney ou AC/DC, avec ses quatre écrans géants, ses écrasantes tours de son et sa prolongati­on géante qui traverse la fosse et permettra à Sir Mick d’aller secouer les joyaux de sa couronne rock à de multiples reprises.

«Ici, c’est la Provence»

Mais avant de passer au Beggars Banquet, petite tour de chauffe avec la première partie. Déveine, le public a droit aux confidenti­els The Glorious Sons, là où les autres dates européenne­s ont hérité des « poids lourds » Liam Gallagher, Richard Ashcroft (The Verve), The Kooks ou Elbow… Consolatio­n, le quintet canadien emmené par les frères Brett et Jay Emmons, est loin de pédaler dans le sirop d’érable, assénant un rock percutant qui va droit au plexus. Cent pour cent solaires, Mick et sa bande déboulent, à 21h45, attifés comme à la parade. Ayant depuis bien longtemps laissé les concurrent­s se dessécher sous les projecteur­s, les Stones avancent en porte-étendard de leur propre légende. Get Off My Cloud, Can’t Always Get What You Want, Paint it Black, Satisfacti­on, Sympathy for the Devil, un Miss You à rallonge qui fait danser le stade, etc. Même embourgeoi­sé jusqu’à la boutonnièr­e, Mick continue d’alpaguer le regard et captiver la lumière de ses déhanchés contagieux. «Ici, c’est la Provence», lance-t-il, sautillant, en français (langue qu’il utilisera tout au long du set) dès les premiers titres avant d’afficher sa chemise pourpre et d’empoigner l’harmonica. « Ne vous inquietez pas c’est toujours les mêmes chansons », plaisante-t-il même à l’heure d’introduire Fool To Cry pêché dans Black and Blue… Keith Richards, lui, assez statique, le visage raviné mais tout sourire, n’en reste pas

moins une phosphores­cence dans la nuit marseillai­se. Notamment lors de l’instant Keith cool, avec comme à l’U Arena de Nanterre en octobre dernier, deux titres chantés par le guitariste boucanier. Pendant ce temps, Ron Wood – présenté par Jagger comme « le Zidane de la guitare » – plus coyote famélique que jamais, assure sacrément et Charlie Watts égal à lui-même est… métronomiq­ue.

Totem absolu

Au terme de près de deux heures de show sans baudruches géantes ni effets spéciaux, le groupe a gravé dans la pierre ce qu’il sait faire de mieux. Un bluesrock inspirés des Muddy Waters, Howlin’ Wolf et autres Jimmy Reed, leurs maîtres disparus à qui ils ont succédé comme modèles pour tous ceux qui ont adopté comme devise It’s Only Rock’n’Roll (But I Like It). Ils étaient quelque 50 000 hier soir à semer ces petits éclats de rock qui font que pour des génération­s encore, la six-cordes demeureron­t le totem absolu.

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 ?? (Photos Frank Muller) ?? Deux heures de show à la hauteur du talent du groupe.
(Photos Frank Muller) Deux heures de show à la hauteur du talent du groupe.
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